Adelaide Kane A Astoria depuis : 30/03/2020 Autographes : 4027 Métier : Une actrice qui reprend du service. En promotion pour Greys anatomy
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| Sujet: Re: (Hayddie) Meet the lil' nugget Mer 13 Juil 2022 - 23:48 | |
| Un léger frisson électrisait sa nuque quand il entendait sa fille crier ce nom : « Addie! » Difficile de prétendre que son évocation ne suscitait rien en lui. C’était tout le contraire. Le sentiment était intact, toujours aussi pur malgré tous les problèmes qu’il y eut entre eux, fragilisant les fondations d’une relation qui n’était qu’à ses débuts et qui promettait tant. Adelaide resterait un pincement au cœur, une amertume, un regret où chacun avait leur part de responsabilité. Malgré l’impression qu’Hayden pouvait donner lors des rares fois où il s’épanchait sur cette histoire, Adelaide était loin d’être la seule fautive.
Briar l’avait supplié de sortir à la plage. Hayden avait tenté de la faire changer d’avis, de lui proposer une autre alternative, pas parce qu’il n’avait pas envie de sortir, mais tout simplement pour une raison plus terre à terre : il faisait bien trop chaud. Or, comme chacun sait… Hayden était faible face à sa fille et il avait fini par lui céder. Si Briar avait passé la première heure dans l’eau et à coller une frousse sans nom à son père chaque fois que les vagues l’avalaient et qu’elle tardait à remonter, ils passèrent les heures suivantes à construire un château de sable franchement bancal. La faute des divergences entre eux. « Il faut creuser une digue, Briar, et rajouter une tour ici, sinon l’eau va noyer ton château et il va s’écrouler ! » Mais la fillette avait son caractère aussi et ne se laissait pas faire. « Il est pas comme ça le château dans Shrek, papa ! » Au tour d’Hayden de se moquer gentiment d’elle. « Ah parce que c’est censé ressembler au château de Fort Fort Lointain ça ? Faut définitivement rajouter une tour, chérie. » Lassée de ce qu’elle estimait être une énième provocation, Briar se jetait sur lui et initiait une bagarre — un jeu dont ils avaient l’habitude tous les deux et qui partait vite en fou rire. « Tu triches papa avec tes guili ! » s’esclaffait-t-elle en essayant de se débarrasser des mains d’Hayden. « Tu cherches la bagarre, tu assumes ! » Il continuait pendant quelques instants puis finissait par la libérer après lui avoir donné un baiser sur la joue.
C’est à ce moment-là qu’elle repérait Adelaide, donc. Hayden n’avait même pas le temps de lui dire de ne pas courir qu’elle le faisait déjà. Bon… La discussion avec l’Australienne était inévitable — Briar était à chaque fois ce moment opportun créé entre eux pour qu’ils se rapprochent, se retrouvent en quelque sorte. Hayden ignorait s’il devait maudire ou remercier sa fille pour ça. Il restait pour le moment dans son coin — son malaise était profond quand il remarquait la poussette au côté d’Addie quand elle prenait Briar dans ses bras et qu’elle discutait avec elle. Il déglutissait difficilement, le cœur s’emballant maladroitement à cause de cette anxiété, mais aussi de cette vague tristesse qui l’envahissait. Il n’avait jamais vu Tricia en vrai — son autre fille, celle qu’il ne devait pas considérer comme telle, le faisant malgré tout. C’était plus fort que lui, plus fort que tout. La rencontrer… C’était comme se jeter dans le vide, sans filet de secours : soit elle agissait comme un baume au cœur, soit elle accentuait son mal-être. C’était à double tranchant, pas de nuance de gris.
Au bout de quelques secondes d’hésitation, Hayden se décidait à les rejoindre. Ça ne servait à rien de rester dans son coin de toute façon — si ce n’était pas lui qui venait et bien… Adelaide serait venue à sa rencontre de toute manière. « Hey… On dirait, oui. » Il lui adressait un sourire discret, tordu, tirant presque sur la grimace. Lui parler au téléphone semblait plus simple que la voir en vrai. Il ne savait pas comment se comporter avec elle. La situation était… Etrange. Heureusement que Briar était là pour raccrocher les wagons. « Regarde papa comment elle est trop belle ! » Elle était penchée au-dessus de la poussette, fascinée par le poupon endormi. Pour elle, ces histoires de jardin et de graines, c’était loin derrière elle — Briar avait oublié tout simplement. Normal pour une petite fille qui se moquait des histoires d’adulte. Mais pour Hayden, c’était encore frais. Trop frais. Et ça lui demandait un effort fou de s’approcher et de se pencher au dessus du landau.
La voilà enfin la petite Tricia qu’il avait tant désiré voir depuis des mois. Il sentait son cœur se serrer, l’émotion, le gagner, mais il arrivait à contrôler tout ça et à esquisser un sourire moins crispé. « Elle a bien poussé. » disait-il à Adelaide sans réussir à regarder autre chose que Tricia. Son sommeil semblait si lourd et paisible qu’il n’osait pas la déranger. Pourtant, il ne pouvait point empêcher sa main de s’avancer timidement vers elle, de glisser ses doigts dans ses cheveux minuscules avant de descendre délicatement sur sa joue rebondie. Mis è part un soubresaut, cela ne semblait pas la déranger outre mesure dans son sommeil. Hayden osait alors caresser sa joue de façon plus appuyée. Un frisson le parcourut — il savait qu’il était attaché à elle, mais la voir, la toucher… Ce qu’il craignait qu’il se produise arriva : il sentait son lien paternel qu’il entretenait seul à coup d’illusions et d’espoirs s’amplifier et se renforcer. Il ne parlait pas. Ou du moins plus. Sa gorge était trop nouée et il concentrait déjà tous ses efforts pour ne pas craquer pour les consacrer à autre chose. Cinq bonnes minutes s’écoulèrent avant qu’il ne se décide enfin à regarder de nouveau Adelaide et lui demander avec une certaine réserve. « Je peux la porter ? » Briar s’était un peu mise en retrait, comprenant qu’elle ne devait pas s’immiscer dans ce moment. Elle se contentait de regarder Tricia en silence, fascinée par ce bébé. @Adelaide Kane |
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