Ce matin, Natalie avait décidé de se rendre à la S.P.A. Elle ne savait pas trop ce qu'elle y ferait puisque de toute évidence, ce n'était ni dans ses projets, ni dans ceux de son mari d'adopter un animal, quel qu'il soit. Leurs enfants par contre, ne serait pas contre un petit chien, ou un petit chat. Elle n'était pas décidée, ne voulait pas adopter un animal sur un coup de tête. Les décisions non réfléchies sont toujours les pires. Natalie avait juste besoin d'un peu d'air, de tranquillité. Elle adorait ses enfants mais, étant avec eux sans arrêt depuis que sa carrière n'est plus sur le haut du podium, la jeune femme avait besoin de respirer de temps en temps. Son mari n'était pas contre qu'elle prenne du temps pour elle, tout comme il pouvait en prendre pour lui. Elle n'était pas regardante et ne tenait pas les comptes.

Natalie parcourait les allées. Cela lui brisait le coeur. L'été était synonyme d'abandon. Certains étaient là parce qu'ils avaient été lâchement abandonnés par leurs maitres. D'autres, c'était parce qu'ils avaient été maltraités et retirés à leurs anciens propriétaires. La jeune femme était sensible. Si elle ne voulait pas en adopter, elle était sûre pourtant qu'elle repartirait avec une boule de poil, ou une boule de plume, elle ne savait pas.

Elle fut devant un enclos, avec un chat qui avait un oeil balafré, sa queue qui avait été ratiboisée et l'une de ses oreilles trouées. La jeune femme trouvait cela horrible mais n'arrivait pas à détacher son regard de ce chat, qui, pareil qu'elle, avait l'intention de la fixer pendant des heures. Elle perdrait sans doute à ce jeu-là. Ce regard triste, et ces blessures de guerre. Elle se demandait ce qui lui était arrivé.