William était de retour à Paris pour quelques jours. Il devait bien admettre qu’il était un peu usé de ces voyages réguliers à Paris, même s’il aimait la capitale française et le travail qu’il y menait. Néanmoins, lorsqu’il vivait à Londres, Paris n’était presque qu’à une heure, tandis qu’Astoria était bien plus loin. Il devait à chaque fois se remettre du décalage horaire, et alors que son corps s’y était fait, il repartait. C’était pourquoi il s’arrangeait désormais pour que la plupart de ses réunions se déroulent en visio. Seulement, il devait aujourd’hui faire des essayages pour la marque, et le lendemain poser pour quelques photos, et cela ne pouvait évidemment pas se faire à distance.

Ainsi, après sa journée d’essayage et avoir pris une bonne douche à l’hôtel, il se décida à sortir de sa chambre pour aller manger, alors qu’il avait rendez-vous avec l’une de ces mannequins qu’il avait rencontrée plus tôt. Assis à sa table, seul, il remonta la manche de sa chemise pour regarder sa montre. Elle était en retard, et plus les minutes passaient et plus l’espoir de la voir arriver s’envolait. Il soupira, s’affalant contre le dossier de sa chaise, tandis qu’on lui servait le même verre de vin qu’il avait commandé un peu plus tôt. Un Pomerol, de ce prestigieux château Petrus. Devant son verre de vin qu’il agitait dans son verre pour admirer sa belle couleur, il se dit qu’il faudrait un jour aller visiter ces vignobles bordelais si réputés, lui qui aimait le bon vin. Son regard croisa celui d’une jeune femme assise également seule à sa table, face à lui, et il lui fit un simple sourire avant de porter son verre de vin à ses lèvres. Et puis, ce fut la catastrophe, les clients d’à-côté se disputèrent, et la jeune femme visiblement très énervée jeta son verre de vin à la figure de l’homme en face d’elle. Cependant, quand elle se leva, elle bouscula le serveur qui passait derrière elle qui renversa son plateau, sur lequel se trouvaient deux verres de vin sur William. Fort heureusement pour lui, ce fut sa table qui prit pour lui, il ne reçut que quelques gouttes pourpres sur sa chemise bleu clair. On lui demanda de bien vouloir patienter le temps qu’on nettoie l’endroit, mais déjà l’acteur s’était dirigé vers la table de la jeune femme seule. « Est-ce que vous auriez pitié d’un homme qui s’est fait poser un lapin et sur qui on a renversé deux verres de vin ? » demanda-t-il, un sourire amusé aux lèvres.

 

Ce n’était pas vraiment ainsi qu’il s’était imaginé finir la soirée. Il avait eu en tête un bon dîner, suivi d’une marche dans les rues parisiennes, ou bien d’un bon moment passé dans cette chambre d’hôtel qui lui était réservée. C’était probablement ainsi que se résumait sa vie sentimentale de ces derniers mois. Après ce qu’il s’était passé avec Margot, il avait préféré ne plus s’engager à quiconque, probablement de peur d’être blessé par la vie qui lui avait enlevé un être cher qu’il n’avait pas encore pu rencontrer.

Ainsi, il se retrouvait assis à sa table, seul, souriant à la jeune femme de la table d’en face, se disant que la soirée n’était peut-être pas totalement perdue. Pourtant, deux verres de vin vinrent tâcher sa table, l’obligeant à quitter l’endroit. Il se dit que finalement c’était peut-être l’occasion de venir à la rencontre de cette femme qui avait répondu à son sourire un peu plus tôt et qui semblait s’amuser de son malheur. Elle accepta donc qu’il se joigne à elle. « Je passe déjà de inconnu à ami, ça me va. » dit-il, pour la taquiner, tandis qu’elle se présenta. « Enchanté. William. » se présenta-t-il à son tour. « Vous êtes en vacances par ici ? » lui demanda-t-il.