« Trop petit, revenez d’ici quelques mois et on verra ce qu’on peut faire » 


Alain Griezmann sort encore une fois dépité d’un énième rendez-vous dans un club de formation pour son fils, Antoine. Depuis qu’il a l’âge de 11 ans, ils arpentent les clubs à travers la France dans l’espoir qu’il puisse intégrer une formation professionnelle de football en vain. Il continue à jouer dans son club à domicile, Mâcon, mais veut plus. Antoine veut évoluer, il veut devenir professionnel. Il ne voit que le foot et ses parents qui ne baissent pas les bras, se sentent impuissants face à ce nombre bien trop grand de rejets par rapport à sa taille. Mais le petit blondinet ne se démonte pas. Il a une longue liste de clubs dans lesquels il voudrait entrer mais en attendant, il continue de s’entraîner fort car oui, il fait partie des plus petits, des plus gringalets, mais ça n’est pas pour autant qu’il n’est pas aussi fort qu’une grosse baraque à côté de lui, au contraire.

Avec les années et l’expérience, il a apprit à jouer de sa taille et de son poids à son avantage, comme on peut le voir aujourd’hui. C’est là qu’on voit le moral d’acier du français qui finit par se faire repérer à l’âge de treize ans et qui part direction l’Espagne pour sa formation. C’est assez difficile pour ses parents de voir leur fils partir vers l’inconnu et pour lui aussi, de se retrouver loin de ses proches, mais il sait qu’il ne part pas pour la vie et ses parents le comprennent aussi. Il se retrouve donc au centre de formation de la Real Sociedad en 2005. Ce n’est qu’en 2009 qu’on fait appelle à lui dans l’équipe première du club suite à des blessures dans l’équipe et prouve bien qu’ils ont eu raison de lui faire confiance en marquant cinq buts en quatre matches. Il devient ensuite titulaire de l’équipe jusqu’en 2014 où il s’engage avec le mythique Atletico Madrid.

Le maillot bleu, il le porte pour la première fois en 2010 quand il est sélectionné dans l’équipe de France des moins de 19 ans. En 2013, il se retrouve suspendu de toute sélection en équipe nationale jusqu’en janvier 2014 à la suite d’une virée nocturne entre copains quelques jours avant un match important - qu’ils ont perdu -.

Didier Deschamps le sélectionne contre toute attente un mois après la levée de sa « punition » dans l’équipe de France qui partira à la conquête de la coupe du monde quelques semaines plus tard.

« Je vais bien, ne t’en fais pas »

13 novembre 2015.
Antoine est sur le terrain, il joue contre l’Allemagne ce soir-là. 80,000 personnes sont présentes pour les soutenir. Première période, les Bleus avancent lentement et n’arrivent pas à marquer, ils finissent par gagner le match 2-0 mais ne sortent pas heureux du stade. En effet, ils sont invités à rester confinés dans les vestiaires, où on leur apprend que des attentats ont touché la ville de Paris. Non seulement les abords du stade, mais aussi le Bataclan. Le sang d’Antoine ne fait qu’un tour, il sait que sa grande soeur, Maud, est à concert alors que ses parents sont dans les loges du stade. Il appelle aussitôt sa mère pour savoir à quel concert elle est et sa réponse est négative, elle ne pense pas que Maud est allée voir un tel groupe en effet, ça n’est pas le genre de musique qu’elle écoute habituellement. Mais il n’a pas de nouvelles d’elle, et ses parents non plus, de quoi s’inquiéter. C’est vers les 3h du matin qu’il reçoit enfin un sms de sa part, il peut respirer. Ces quelques heures sans nouvelles ont été terribles, et le jeune homme a encore beaucoup de mal à réaliser qu’il aurait pu perdre sa soeur ce soir-là.

« Il n'était vraiment pas bien alors qu'à ce moment-là il ne savait pas encore que j'étais au concert du Bataclan. Pourtant, instinctivement, il l'a senti. Il est ressorti tout blanc du terrain. Il a eu si peur. J'aurais préféré qu'il ne ressente pas ce qu'il a ressenti ce soir-là, d'autant qu'il jouait un match important. J'aurais voulu qu'il n'associe jamais le foot, son plaisir, à un moment triste. En fait, le 13 novembre est le jour que j'aimerais qu'il oublie, lui. Lui et tous les autres membres de ma famille » et pourtant, ce soir-là restera gravé à jamais.

Blond aux yeux bleus, pas très grand, pas bien épais, avec un sourire d'ange (enfin la tête entière ) voilà la description générale d’Antoine. Quand on creuse un peu plus, on voit que ses cheveux sont de plus en plus châtains - quand il ne décide pas de les décolorer platine sur un coup de tête - et qu’il a même parfois, du poil au menton (a). 1m75 c’est pas si petit que ça non plus, mais pas suffisant pour beaucoup. N’empêche qu’il sait faire de sa taille un atout quand il le faut et c’est bien le principal au fond, savoir faire avec ce qu’on a…
Plusieurs tatouages ayant une signification personnelle à chacun (tellement personnelle qu’on n’arrive pas vraiment à savoir le pourquoi du comment pour certains), beaucoup retiennent de lui cette année, ce postérieur plutôt… bien fourni qui a fait le tour du monde mais ça n’est pas que ça. Ce petit bout d’homme est quelqu’un de très déterminé et de persévérant, ce qui fait sa force. Depuis tout petit, il a été confronté aux moqueries et au rejet de tellement de clubs qu’aujourd’hui il n’est pas peu fier d’être là où il en est. Plutôt timide, disons que s’exprimer en public n’est pas sa passion numéro 1, c’est sur le terrain qu’on peut voir qui il est, il n’est pas non plus le dernier pour déconner avec ses amis et coéquipiers. Il aime bien faire la fête, il a juste appris quand oui ou non la faire, parce qu’il ne veut pas se faire suspendre une nouvelle fois… On apprend de ses erreurs comme on dit ! Un peu fifou sur les bords, il ne se prend pas au sérieux c'est pour cela qu'on peut le voir rire et taquiner les autres aux entraînements notamment, ou célébrer ses buts de manière un peu loufoque, parce qu'au delà d'être son métier, le foot c'est sa passion, et il a toujours la niaque qu'il avait gamin, avec les années d'expérience en plus évidemment. Sinon, il est très famille, dès qu’il le peut il retourne à Mâcon voir ses proches, et les fait venir chez lui à Madrid en vacances quand ils sont libres.

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