Cela faisait longtemps que je n'avais pas pris de vacances pour moi et j'en avais un peu besoin, il fallait l'avouer. Ces dernières semaines n'avaient pas vraiment été évidente avec mon loft à moitié détruit suite à la tempête et mon impossibilité de rentrer chez moi pendant les travaux de remise en état. J'avais dû jeter pas mal de choses une fois que nous avions été autorisé à regagné nos logements après une vérification de l'état des fondations. J'avais donc décidé de m'accorder quelques jours de vacances. Enfin, vacances, c'était presque ça. Je devais faire quelques villes d'Europe pour la campagne de publicité "bleu de chanel".

J'étais passé par la Corée avant de partir en Europe. Cela me paraissait étrange d'être devenue l'égérie de cette marque après Gaspard Ulliel. Une grand acteur, un grand artiste. Mais forcément, j'étais quand même heureux de cette opportunité. Après un passage par Paris, je me retrouvais en Italie pour une petite apparition mais j'avais surtout décidé de passer une semaine en Italie. Après un passage obligé par Rome pour la campagne, je décidais au final de rejoindre Venise pour deux jours avant de partir visiter quelques villes supplémentaire.

J'avais quitté Rome en prenant un taxis pour rejoindre mon nouvel hôtel. Une fois arrivé là bas, j'avais bien l'intention de poser ma valise à l'hôtel pour aller sillonner les différentes petites rues et découvrir tout un tas d'endroit que je rêvais de voir. Même si j'étais déjà passé en ville à quelques reprises, je devais avouer que j'aimais découvrir d'autres petits endroits, d'autres ruelles. Quand j'arrivais finalement vers l'hôtel, je me dirigeais vers la réception pour aller récupérer ma clé de chambre. Alors que je discutais avec le réceptionniste, une voix s'éleva un peu plus loin. Cela semblait être quelqu'un au téléphone, je n'y prêtais pas plus attention que ça pendant que je récupérais ma clé et des informations sur les prestations de l'hôtel. Ce qui n'était pas vraiment nécessaire mais je prenais quand même note de toutes les informations avant de m'éloigner pour rejoindre l'étage.

Malgré moi, la voix qui s'était élevée un peu plus tôt continuait de retentir et me paraissais étrangement familière. D'un coup, celle ci se tue, mais j'étais quand même intrigué de reconnaître cette voix, aussi, je me dirigeais vers la sorte de petit salon d'où provenait cette voix quelques instants plus tôt. Ma surprise fut totale, il n'y avait pas que la voix qui m'était familière, l'homme qui se trouvait devant moi, je le connaissais bien, même très bien au final. « Harry ? Quelle... surprise ! » Pour être surpris, je l'étais, pourtant, je savais qu'il était en tournée en Europe, du moins en partie, comme chacun, il avait des périodes de pauses entre certaines dates, mais tout de même, se retrouver dans le même hôtel, le même jour. Je le regardais, et fronçais les sourcils. « Tu avais l'air d'être dans une conversation difficile, tout va bien ? » Cela pouvait être tout et n'importe quoi. Son agent concernant sa tournée, quelqu'un de sa famille.... tellement de possibilités qu'il était sans doute mieux que je laisse Harry élucider le mystère.
 

Mon retour en ville se devait reposant, tout était prévu pour que les choses se passent beaucoup mieux et que l'organisation soit à tel point parfaite que rien n'aurai pu l'enrayé. Evidemment, rien ne pouvait être aussi parfait et si la tranquillité avait bien rythmé les premiers jours de mon retour, les soucis avaient vite commencés à affluer. Surmonter les premiers n'avaient pas été trop compliqué, mais l'accumulation du reste m'avait poussé à chercher une nouvelle source de repos pour me couper un peu. Savoir Madelaine en mauvais point me peinais et j'étais encore moins rassuré de savoir que Charles s'occupais d'elle pour l'aider quotidiennement. J'aurai pu avoir ce rôle mais, sans parler du fait que je m'occupais déjà de ma fille de bientôt neuf mois, me rapprocher trop vite et trop personnellement d'elle n'aurai pas été une très bonne idée. Les choses devaient aller à leur rythme, au risque que Charles prenne les devants. Oui, j'étais jaloux, très clairement. S'en était suivi  tout un tas de soucis professionnels. Des problèmes au niveau du contrat que j'avais été signer à Paris, la boutique qui était censé accueillir ma marque "Pleasing" qui ne cessait d'avoir des vices cachés à réparer et des délais de livraisons retardés. Heureusement que ma tournée était mise en pause, parce que gérer tout ça en même temps aurai été une énorme source d'angoisse. Malgré tout, le stress était bien présent et Vanessa venait de m'apprendre qu'elle partait un mois chez sa famille avec Liya, autant dire qu'il me fallait des vacances aussi et vite. Evidemment, j'aurai pu partir avec Vanessa, mais je pensais d'abord m'isoler un peu avant d'aller rendre visite à sa mère qui allait passer son temps à me poser des questions par rapport à notre relation. Autant vous dire que je n'étais pas encore prêt à cette pluie de "pourquoi ?". Donc l'Italie était le lieu idéal pour me détendre et ça le fut dès mon arrivée jusqu'à, disons quelques minutes après mon enregistrement à l'hôtel. Quant la chance n'est pas là, il est inutile de la tenter. Vanessa, bien qu'adorable et compréhensive en temps normal, venait de m'appeler pour me reprocher mon absence. Elle n'avait pas tord, mais la présence de sa mère était un poids pour moi et j'avais besoin de me reposer, pas de retenir mon souffle pendant tout un séjour. Notre conversation s'enflamma un peu mais je finis par lui promettre de venir une semaine à la fin du mois et qu'on rentrerai tous ensemble comme ça. Cette solution sembla la contenter et on fini par raccrocher avant que j'entende mon prénom résonner dans la pièce où je me trouvais. Surpris de reconnaître cette voix aussi loin d'Astoria, je me tournais pour vérifier l'identité de la personne.
« Tim ? » oui, le surnom était sorti tout seul mais après ce qu'on avait vécu on pouvait bien se considérer comme proche. En tout cas, je le considérais comme tel. D'ailleurs, un sourire s'installa sur mes lèvres tandis que je m'approchais pour lui donner une accolade. Une fois séparé de lui, sa question vint me faire tirer une petite moue ennuyée.
« Ne t'en fais pas, c'est rien de bien méchant. Un petit désaccord avec Vanessa. Déjà que c'est compliqué de gérer son couple après un enfant, imagine ce que c'est de gérer une famille sans être en couple. » Un petit rire m'échappa sous l'ironie de la situation. « C'est drôle de voir comme on arrive mieux à se croiser en dehors d'Astoria. » En effet, on vivait tous les deux là-bas mais la plupart du temps on se voyait en dehors. La soirées des défis s'était déroulé à Los Angeles et maintenant on se retrouvait en Italie, il fallait faire le tour de monde pour qu'on arrive à passer du temps ensemble c'était dingue. « Qu'est ce que tu fais ici ? Tu es venu pour le travail ? »
En réalité c'était la première raison qui m'était venu à l'esprit, bien qu'il avait tout à fait le droit de venir pour le loisir aussi. Il s'agissait d'une destination prisée par beaucoup de monde, moi-même je séjournais dans la région tous les été ou presque.

 

Me retrouver là dans cet hôtel au même moment qu’Harry était une véritable surprise, mais je pouvais dire que c’était une bonne surprise. J’étais plutôt content de le croiser comme ça par hasard car nous ne nous étions plus vus depuis qu’on s’était croisé au studio d’enregistrement il y a de cela un bon moment maintenant. Je savais qu’il était bien pris entre sa fille, sa carrière et ses différentes histoires de cœur, mais c’était dommage de ne pas pouvoir nous voir plus régulièrement. C’était aussi de ma faute au final car ma carrière me prenait aussi pas mal de temps. Lorsqu’Harry termina sa conversation et se tourna vers moi, je regardais ce dernier avec un sourire. « C’est moi ! Tu ne t’attendais pas à me voir je paris ! » Tout comme moi au final, mais c’était une bonne surprise. Nous partageâmes une accolade et le sourire que j’arborais ne se tarissait pas.

« Tu m’étonnes j’imagine que ce n’est pas évident. Que ce soit pour vous que pour la petite ou pour vous arranger tous les deux en fonction de votre emploi du temps. Ça doit être un sacré fouillis. » J’avais du mal à m’imaginer à sa place, je ne sais pas comment je pourrais gérer une telle situation. Avoir un enfant avec quelqu’un sans être en couple ce n’était pas une situation évidente, c’était une certitude. « A qui le dis-tu. C’est bien le dernier endroit où je pensais te croiser. Je ne savais pas que ta tournée passait par l’Italie ! » Je présumais qu’il était ici pour un concert sans doute. Mais je me trompais peut être, après tout, il était peut-être dans le coin pour tout autre chose. Mais c’était surprenant de le croiser ici.

« A vrai dire, non, je suis venu pour me reposer, prendre du temps pour moi entre deux tournages et surtout après ma campagne de publicité. Mais j’ai eu un engagement pour cette campagne à Rome. Et là j’ai décidé de faire quelques endroits en Italie après un petit passage par ici. » J’aimais cet endroit depuis que j’avais tourné un film dans ce pays. Et puis, j’avais appris la culture aussi, et beaucoup de petites choses qui me tenaient à cœur aujourd’hui. « Et toi alors, j’imagine que si Vanessa s’en est pris à toi, c’est qu’elle n’est pas ravie que tu sois ici. Mais la vraie question que j’ai c’est : es-tu ici pour le travail ou pour le plaisir ? » Je supposais qu’il était ici pour le travail, mais je me trompais peut être lourdement en réalité. Après tout, il pourrait très bien être ici pour se détendre et être accompagné d’ailleurs.

Mon sourire s'élargi à sa remarque. En effet, je ne m'attendais pas à le voir, mais on a cette tendance à se croiser quand on s'y attend le moins, donc au fond est-ce que ce n'est pas un moyen de s'y attendre un peu tout de même ?
« Non c'est vrai, c'est une belle surprise. » Croiser Timothée ici, à littéralement l'autre bout du monde, était un très beau hasard. Je l'appréciais beaucoup, d'une manière peut-être différente depuis notre nuit ensemble, mais tout à fait amicale aujourd'hui -comme on se l'était demandé- et malgré tout j'avais gardé toute l'affection et la tendresse que je lui portait.
« Certains engagent des pro de l'organisation pour des événements comme leur mariage ou de grosses fêtes, nous c'est pour gérer nos vies bordéliques. » un rire m'échappa à la suite de cette plaisanterie. Cependant, la blague pourrai bien devenir sérieuse lorsque Liya grandira. Ce sera plus compliqué de gérer ses études et nos vies professionnelles, sans parler des activités extra-scolaire qu'elle voudra faire.
« J'ai fais une tournée en Europe, mais ce n'est pas la raison de ma présence. En réalité, j'avais besoin de repos, de réelles vacances. Vanessa m'a un peu prit la tête à ce sujet, parce qu'elle voulait que je vienne avec Liya et elle chez sa mère et... je t'avoue que même si on n'est pas ensemble, c'est une vraie épreuve de passer du temps avec sa famille. » une grimace déforma mon visage un court instant. « Je n'ai pas envie de passer tout mon temps à m'entendre dire que je devrais être avec Vanessa, qu'on n'a pas fait les bons choix, qu'il faut être de telle ou telle façon par rapport à notre fille. » Bien trop de personnes sont dans le même cas de jugement, il n'y a rien d'étonnant. « Mais j'ai quand même cédé et j'irai les rejoindre quelques jours avant de rentrer. Pour le moment je profite et me détend réellement. »
Timothée m'explique la raison de sa présence ici, il y a une part de travail et de loisir, ce qui me soulage un peu puisque c'est signe que je vais peut-être pouvoir profiter de sa présence un peu plus longtemps.
« Tu reste combien de temps ici ? Si le coeur t'en dit, on pourrai passer un peu de temps ensemble. On a jamais le temps à Astoria, ça pourrai être l'occasion. »
Oui c'était clairement du forcing, mais passer mon temps avec Timothée serai peut-être plus distrayant que rester seul. Et puis, une idée me vint à l'esprit et je me repris immédiatement. « Oh, à moins que tu sois venu accompagné, je ne veux pas m'imposer »


 

C’était vrai que jusqu’à présent, on se croisait toujours quand on s’y attendait le moins. Ce n’était jamais prévu, d’ailleurs, il faudrait peut-être qu’on finisse par changer la donne et qu’on arrête d’attendre que le hasard ou le destin nous mette chacun sur la route de l’autre. Surtout maintenant que nous avions une réelle amitié. Rien de plus depuis que nous avions partagé une nuit ensemble et cela me convenait bien, de toute façon je ne savais que trop bien par la presse et par Harry lui-même qu’il avait déjà une vie sentimentale bien compliquée, je n’allais pas en plus m’immiscer au milieu de tout cela. Mais le croiser, oui, c’était toujours un plaisir quoi qu’il arrive. « C’est presque malheureux d’en arriver là, mais si vous trouvez quand même un équilibre avec un peu d’aide, c’est qu’au final, c’est nécessaire ! » Nous avions bien des agents pour gérer notre vie publique, nos différents projets et pour ne pas se lancer tête baisser dans des choses qui ne seraient au final pas vraiment bénéfique, alors pourquoi pas pour la vie personnelle aussi ?

« Oh je vois, ce n’est pas évident, certaines familles sont plus faciles à vivre que d’autres et puis, il suffit d’une relation comme celle que vous avez avec Vanessa et j’imagine que sa famille n’est pas forcément des plus tendre avec toi ? » Je n’en savais rien, mais connaissant un petit peu Vanessa et sachant qu’elle avait du ressentiment envers Harry, ce n’était pas évident, mais je me trompais peut être au final. Si je me souvenais bien, avec Harry, ils n’avaient jamais été réellement ensemble. Donc, au final, peut être que sa famille n’était pas si méchante que ça, mais juste étouffante ? A la suite de sa phrase, je réalisais que je ne m’étais probablement pas vraiment trompé. C’était difficile dans certaines familles, ce n’était pas facile de se faire une place quand on n’avait pas vraiment de relation avec la mère de son petit enfant. « Je comprends mieux que la situation n’est pas simple. Mais c’est quand même dingue qu’ils n’acceptent pas la situation vu que votre relation n’a jamais été vraiment celle d’un couple ordinaire. » En attendant, c’était bien de voir qu’il avait quand même choisit de s’accorder un peu de temps pour lui avant d’aller affronter la famille de Vanessa. Ce qui comptait, c’était surtout qu’il passe du temps avec sa fille, c’était précieux d’avoir un enfant qu’on faisait grandir.

« Tu as raison, c’est important de profiter un peu et de prendre du temps pour toi. Je le fais rarement aussi, mais là, c’était décidé, je voulais faire une petite pause. » Revenir en Italie allait me permettre de me ressourcer et de ne pas faire attention au reste. « Seulement quelques jours, mais je n’ai plus rien de prévu d’ici mon départ alors on peut bien trouver un peu de temps pour passer du temps tous les deux ! » Découvrir la ville, se balader, c’était quelque chose qui pouvait être sympa. Et puis je connaissais quelques coins plutôt agréables pour se promener alors, nous pourrions en profiter. « Oh non, je ne suis pas accompagné. Il y a juste moi. » Bon, cela ne voulait pas pour autant dire qu’il n’y avait personne dans ma vie, mais ça, personne n’avait besoin de le savoir. « Je vais juste aller poser ma valise dans ma suite et prendre une douche. On peut se retrouver un peu plus tard pour sortir si tu veux ? » Je n’allais certainement pas me balader avec ma valise dans la ville.

Mon ironie avait peut-être été trop teinté de sérieux, le même sérieux qui m'avait habité durant mon appel avec Vanessa, et ainsi Timothée avait du penser que j'avais réellement engagé quelqu'un pour m'occuper de nos vies chaotique. Il est vrai qu'un peu d'aide ne serai pas de refus, mais je tenais quand même à clarifier la situation avant de passer à autre chose.
« Ce n'est pas le cas, mais la comparaison est si belle que ça me donnerai envie de vraiment embaucher quelqu'un. »
Depuis mon emménagement à Astoria, tout était parti dans tous les sens dans ma vie. Les histoires avec Madelaine, celles avec Louis (surtout celles là d'ailleurs) et maintenant Vanessa. On aurai pu décrire ce que je vivais comme une eau en plein milieu d'une tempête, les moments d'accalmies ne sont faites que pour mieux reprendre par la suite.
« Personne ne peu blâmer sa mère d'être exigeante envers moi. Elle aurai préféré que sa petite-fille soit née d'une vraie union, d'un couple peut-être même marié et solide. Et elle se retrouve avec quelqu'un à moitié absent, sans parler de la nuit de débauche qui a engendré ce bébé... Je ne crois vraiment pas qu'elle aurai espéré tout ça pour sa fille. »
En effet, qui l'aurai souhaité ? Mais les choses étaient faites et on ne pouvait qu'avancer désormais, en faisant les bons choix pour que cet enfant ne manque de rien.
« Et tu le mérite, j'ai vu tout ce que tu avais fait ces derniers temps et ça promet des semaines de promo intense. Alors c'est le bon moment pour prendre du temps pour soi. » En effet, entre la publicité de Chanel et le film Wonka, l'acteur avait pas mal de travail qui allait lui tomber dessus d'ici peu. Puis, mon visage s'abaissa pour acquiescer lorsque Tim me proposa son programme.
« Parfait, ça me va. On se rejoint ici dans une petite heure ? »
Mon esprit bouillonnait déjà d'idées de choses à faire, de lieux à voir, de plats à déguster. C'est à croire que l'idée de partager du temps avec Timothée avait l'air de m'inspirer plus que je ne l'aurai cru. En tout cas je me pressais de rejoindre ma chambre lorsque le jeune homme en fit de même. Avant toutes choses, j'allumais mon téléphone pour faire quelques recherches sur les alentours et ce qu'on pouvait faire. Les petits commentaires qui suggéraient des endroits méconnus du grand public étaient de loin mes préférés et je relevais quelques infos intéressantes avant de filer me préparer. Les minutes passèrent jusqu'à ce que ce soit l'heure et me revoila au lieu de rendez-vous, prêt à partager mes trouvailles à mon ami sur la soirée qui se profilait devant nous.

 

Au final, je n’imaginais pas vraiment qu’Harry puisse se faire aider par quelqu’un, mais et pourquoi pas ? Comme je l’avais dit, on le faisait bien pour gérer notre vie professionnelle alors pourquoi ne pas le faire pour la vie personnelle, c’était le cas pour certains, mais ce n’était sans doute pas pour leur rendre service, il fallait parfois endurer la vie et faire avec, c’était une évidence, on ne pouvait pas tout contrôler comme on pourrait le vouloir. C’était comme ça, il fallait faire avec quoi qu’il arrive. « Ouais, on en aurait bien besoin parfois, mais au final, qu’est-ce que serait une vie orchestrée de A à Z par quelqu’un ? » Je préférais prendre mes propres décisions, vivre ma propre vie. Ce n’était pas simple, mais c’était en faisant des erreurs qu’on finissait par apprendre les choses non ? En tout cas, je continuais à en faire, ma vie n’était pas simple et je devais faire avec quoi qu’il arrive, au moins être totalement dans le boulot me permettait de ne pas songer au fait que j’étais affreusement seul depuis quelques temps, et que même ma relation que j’avais eu en dent de scie depuis deux ans avait fini par toucher à sa fin.

« Je ne suis pas vraiment d’accord. Sa mère n’a rien à voir dans votre relation. Je veux dire, d’accord, c’est sa mère, mais ce n’est pas elle qui peut contrôler le genre de choix que peut faire Vanessa ou les décisions qu’elle prend. Je sais qu’elle aurait sans doute voulu autre chose pour sa fille et avoir des petits enfants différemment, mais tu n’as pas à te sentir coupable pour ça et d’ailleurs, même Vanessa ne devrait pas te faire la moindre réflexion à ce sujet. Le plus important, c’est que vous vous entendiez pour votre fille, rien d’autre. » Sauf si jamais Harry pouvait avoir envie un jour d’avoir une relation plus poussée avec Vanessa, mais j’avais du mal à l’imaginer en réalité, sa vie sentimentale avait l’air déjà bien compliquée. Heureusement que notre nuit ensemble n’avait pas compliqué d’avantage les choses. Mais de toute façon, nous étions tous les deux sur la même longueur d’onde et heureusement au final. « Je vais être pas mal pris durant les prochains mois c’est vrai. Deux films qui vont bientôt sortir, d’autres projets sur le feu. Si je n’avais pas pris un peu de temps pour moi aujourd’hui, sans doute que ça aurait été compliqué. » J’ai tellement à faire dans les mois à venir, mais j’aime être occupé dans le fond, ça me fait toujours du bien d’avoir l’esprit occupé. « C’est bon pour moi ! » Je lance avant finalement de m’éloigner pour monter ma valise jusqu’à ma chambre. J’étais au final impatient de retrouver Harry, cela faisait longtemps que nous n’avions pas passé de temps ensemble. Je déposais mes affaires, ne prenant pas le temps de défaire ma valise, puis je partais prendre une douche pour finalement me changer et enfiler quelque chose de léger avec les beaux jours qui étaient présents maintenant. Le temps s’écoula rapidement, si bien qu’il finit par quitter sa chambre pour rejoindre Harry.

« J’ai fait mon possible pour ne pas être trop long, mais tu as été plus rapide ! » Je ris un peu. Prêt à découvrir la ville dans laquelle nous étions à présent. J’étais content qu’on puisse avoir un peu de temps tous les deux. Et surtout personne pour nous déranger, j’étais persuadé que vu que nous n’étions pas vraiment attendus dans le coin, nous pourrions sortir presque incognito. Enfin, presque car Harry était quand même reconnaissable quoi qu’il arrive. « Alors, on commence par quoi ? il est encore tôt, je pense qu’on peut déjà aller dans les petites ruelles qu’il y a autour de l’hôtel, mais tu as peut être déjà repéré des endroits où tu veux aller ? » J’avais cherché sur internet quelques infos sur les alentours, et nous avions un large choix de possibilité.

Il n'avait pas tord, une vie orchestrée de A à Z n'était pas une bonne chose, c'était même carrément malsain, d'autant plus si c'est quelqu'un d'autre que soi-même qui l'organise. Et pour le coup, un "c'est vrai" convaincu m'échappa. J'avais suffisamment donné là-dedans, à l'époque des One Direction, nous étions arrivés à un point où notre personnalité n'existait plus. On était devenu des pantins, des objets dirigés par des manager plus que douteux. Tout ça pour l'argent. Autant dire que lorsque tous s'est arrêté et qu'on s'est tous retrouvés sans repères, ça nous à fait du mal. Il était hors de question de retomber dans ce genre de choses, alors je m'occuperai volontiers de m'organiser comme un grand.
Le discours que m'offrir Timothée sur le comportement de la mère de Vanessa me fit sourire. Ce n'était pas un sourire ignorant, non, c'était un réel sourire touché. Il était adorable de me soutenir et avait raison sur le principe, mais trouver une excuse aux agissements de cette femme était surtout un moyen de ne pas la voir comme une personne toxique. Bien que, dans cette situation, imposer ses envies de réussites à sa fille, ça l'était bien un petit peu.
« Merci Tim. » J'appréciais vraiment ce qu'il venait de me dire, et je devais avouer que ça m'avais fait du bien de l'entendre de la part de quelqu'un. Oui, avec Vanessa nous ne sommes pas un couple, oui nous avons des métiers peu compatibles avec une vie de famille classique, mais nous avions un enfant ensemble et on se donnait autant que l'on pouvait pour son épanouissement et son bonheur. C'était le principal.
Timothée me confirma qu'en effet, ces prochaines semaines et prochains mois il allait être bien occupé. Sur les projets dont j'avais eu écho, un m'avais échappé et ça rendait l'agenda de mon ami encore plus chargé que je ne l'imaginais déjà.
« Et bien alors, il faut que tu profites pleinement. On va essayer de rendre cette fin de journée et cette soirée incroyable ! »
Un aller-retour plus tard, nous revoila dans la même pièce mais plus frais que précédemment. J'ai essayé de me renseigné en vitesse sur les activités à faire et les lieux incontournables du coin, mais pas mal de choses devaient m'échapper. Quelques minutes pour se préparer n'était pas assez long. Tant pis, on fera au feeling, c'était un peu notre marque de fabrique après tout.
« Ne t'en fais pas, je t'ai à peine attendu. » Et c'était vrai, il était arrivé une ou deux minutes après moi, rien de bien méchant. « J'ai quelques petites idées déjà oui. Mais ce qu'on peu faire, c'est choisir une activité chacun son tour, ce sera plus équitable comme ça. » Un petit sourire se dessina sur mes lèvres, nous avions certainement plein d'idées ou d'envies et donc le compromis de faire un choix chacun me semblait plutôt bon. « Honneur à toi. »
 

Même avec une vie compliquée, je n’avais aucune envie d’être sous la coupe de quelqu’un pour ma vie privée, mais ma situation était bien différente, au final, je ne m’en sortais pas si mal, seul mon agent était là pour me diriger dans la bonne voie, mais je gardais quand même un certain droit de véto sur les projets qu’il recevait et qu’il me suggérait. Je devais quand même lire ceux qu’il sélectionnait dans un premier temps et faire un choix sur ce qui me semblait être le mieux. Sous les conseils parfois de proches ou alors juste parce que je l’avais décidé. Mais mon agent gardait ses distances pour le reste de ma vie et heureusement. Même si plus d’une fois il avait été derrière moi pour m’inciter à faire des apparitions avec certaines de mes partenaires de tournages. C’était ça qui faisait vendre, mais ce n’était pas vraiment le genre de truc que j’aimais suivre. J’avais besoin de ma liberté.

« Quand tu veux ! » Je répondis avec un sourire. Je savais à quel point cela pouvait être déstabilisant d’être dans une situation comme ça et je commençais à connaître assez Harry pour savoir que cela ne devait pas être une situation facile à vivre pour lui. Cela devait même être carrément pesant au final parce que même s’ils avaient partagé une nuit qui avait donné un bébé, ce n’était clairement pas leur désir dans un premier temps. Aucun d’eux n’avait à payer ça même s’ils devaient s’entendre pour le bien de leur fille. Tout le reste n’était que superflu. « Oh, mais j’y compte bien ! » Je lançais avant de m’éclipser.

Une fois de retour une heure plus tard, nous étions de nouveau tous les deux dans la grande salle de l’hôtel, cet endroit était pure merveille. « En même temps, j’ai été plutôt rapide, mais ça fait du bien après un voyage comme ça. » Inutile de dire que la douche avait été plus que nécessaire, mais que maintenant je me sentais vraiment bien. Je regardais Harry avec un léger sourire. « Oh, tu le laisses le premier choix, tu ne crois pas que c’est un peu dangereux après la dernière fois, tu sais que tu me dois toujours un défi. » Je n’avais pas oublié, même si ça faisait longtemps, même si ça semblait s’être produit dans une autre vie. « Mais bon, on va rester dans le classique. Soit une promenade en gondole pour aller quelque part, soit une promenade dans les petites rues pour rejoindre le palais des doge ? J’ai entendu dire qu’ils organisaient des soirées à thèmes cette semaine. Sinon, on se contente de la promenade et tu choisi l’activité suivante. » J’avais pas mal d’idée, j’avais eu le temps de regarder des petites choses à faire avant d’arriver, mais c’était vrai que croiser Harry avait forcément un peu changé mes plans initiaux.

De retour dans la salle où l'on s'était croisés peu de temps auparavant avec Timothée, la fin de journée semblait bien s'annoncer. On ne s'était pas beaucoup vu depuis que l'on s'était rencontrés, mais on aimait passer du temps ensemble parce qu'on savait qu'on aimait plus ou moins les mêmes choses. Je ne dirai pas qu'on était à cent pour cent sur la même longueur d'onde, ce n'est jamais le cas pour personne, mais même lorsqu'on avait un désaccord ça restait quelque chose de surmontable.
« Tu aurai pu prendre ton temps, ça m'en aurai laissé pour trouver d'autres idées d'activités ou de sorties. » le taquinais-je.
Bon, il y avait déjà quelques idées que j'avais mis de coté sur mon téléphone. Peut-être pas des choses super originales non plus, mais au moins des choses qui sortent des sentiers touristiques habituels.
« Ca m'était complètement sorti de la tête ! » j'écarquillais les yeux en me rappelant de ce détail avant de prendre un air plus taquin. « Oh ça va, je sais comment détourner ton attention maintenant. » faisant référence à ce qu'il s'était passé pour qu'il oubli de me donner mon gage.
J'avais l'impression d'en parler au moins une fois à chaque fois qu'on se voyait (heureusement, on ne se voyait pas souvent) mais pour une soirée qui se voulait unique, elle semblait me rester un peu trop en tête. Et histoire de ne pas s'arrêter dessus ou éveiller des soupçons inutiles, je répondais immédiatement aux propositions que venait de faire l'acteur.
« On peu mélanger les deux idées. Pourquoi pas faire un tour en gondole pour commencer en douceur et on finira notre balade au palais des doges. Il doit bien avoir des circuits comme ça. »
C'était même sûr qu'il y avait ce genre de circuit, le palais étant au bord de l'eau comme une bonne moitié des lieux touristiques de cette ville. On sortait de l'hôtel pour aller trouver quelqu'un susceptible de nous conduire jusqu'à notre destination. On ne mit pas très longtemps à trouver un gondolier qui attendait sur le quai et je m'approchais pour lui demander s'il pouvait nous mener au palais des doges. Après avoir eu un peu de mal à me faire comprendre, l'homme fini par accepter.
« Aller vient. » dis-je alors à Timothée, l'invitant à me suivre pour s'installer sur la gondole. « Tu sais que je n'ai jamais fait de balade comme ça en simple touriste ? La première et dernière fois c'était pour le film "My Policeman". »

 

J’étais plutôt heureux de croiser Harry à nouveau. On n’avait pas vraiment l’occasion de se voir en dehors de nos rencontres impromptues. C’était d’ailleurs un peu notre marque de fabrique même si je m’étais dit plus d’une fois que ce serait bien qu’on se voit parce qu’on l’avait décidé et non parce que le destin nous mettait sur la route l’un de l’autre. Enfin, peut-être pas le destin, mais de sacrées coïncidences en tout cas. « J’étais été si rapide que ça ? Bientôt tu vas croire que je l’ai fait exprès de ne pas traîner. » Ce qui n’était pas entièrement faux, j’avais envie de profiter du peu de temps qu’on passerait ensemble ici. C’était important après tout de pouvoir passer du temps avec quelqu’un avec qui on passe de bons moments non ? En tout cas, je n’allais pas oublier le peu de moments que nous avions pu passer ensemble. J’allais répliquer avant qu’Harry poursuivre bien assez rapidement pour me surprendre à mon tour. Ce qui ne m’empêcha pas de lui répondre le plus naturellement possible. « Parce que tu crois que ça marchera cette fois ? » J’esquisse un sourire, comme pour le mettre au défi, bien qu’à cet instant, ce n’était clairement pas le moment. J’avais envie de sortir, et non de remonter dans ma chambre, et ce n’était clairement pas le genre de choses à faire que de commencer à flirter dans un espace commun, mais plus tard… peut-être.

Je ne savais même pas pourquoi j’avais évoqué cette fameuse soirée des défis, mais je ne parvenais pas totalement à l’oublier. Peut-être parce que j’étais joueur, que je me laissais parfois aller bien plus que je ne le devrais. Et d’ailleurs ça finissait en général mal, je ne le savais que trop bien. Nous ne restâmes pas sur ça et passâmes à notre programme de la fin de journée, début de soirée. « Et bien alors partons sur ça, on aura tout le temps de réfléchir à notre programme de demain, enfin si tu n’as rien de prévu. » Après tout, ce n’était pas parce que je restais deux jours ici que ce serait pareil pour Harry. Je n’allais pas supposer quoi que ce soit à cet instant. Je n’avais pas de doute que tout pouvait exister comme c’était un endroit plutôt touristique. Nous quittâmes l’hôtel rapidement pour prendre la direction des quais où on trouva un gondolier rapidement sans avoir même besoin d’attendre. Je grimpais à la suite d’Harry dans la gondole manquant de perdre mon équilibre et de me retrouver à l’eau. « Te moques pas de moi, je fais pas ça tous les jours. » Je lance en remarquant le regard d’Harry face au fait que j’étais presque tombé. « Je veux bien te croire ! Ce n’est pas spécialement commun. En même temps, il me semble que dans ce film, l’Italie est quand même un lieu assez marquant pour les personnages, ça a dû être quelque chose ce tournage. » J’avais vu ce film y a un moment des fois, mais j’avais trouvé que ce dernier avait vraiment une certaine profondeur sur son histoire et cela même si au final elle était tragique pour chacun des personnages impliqués.

Une petite moue se dessina sur mon visage en l'écoutant me demander si je pensais qu'il avait fait exprès de se dépêcher. A mon visage, on voyait bien que cette moue hésitante n'était qu'une plaisanterie, de toute façon je perdis vite mon sérieux en lui disant de ne pas s'inquiéter pour ça. Mon sourire semblait ne plus vouloir quitter mes lèvres. L'affection qu'on se portait était toujours aussi agréable et surtout, toujours aussi présente. Beaucoup de temps s'était écoulé depuis qu'on s'était vu pour la dernière fois, et c'est comme si ce n'était rien, on était heureux de se retrouver.
Si je tentais maladroitement de fuir le sujet de notre soirée de défis -que j'avais soit disant passant mis sur le tapis- Timothée ne laissa pas passer mon commentaire et réagit instantanément. Je senti alors mes joues chauffer en l'écoutant et mes lèvres me brûler. Ce n'était pas le moment de réveiller ce genre de souvenirs. Je sautais sur l'occasion de changer de sujet lorsqu'on évoquait les propositions de sorties. Un moyen parfait de se reprendre en main et de chasser les idées et envies qui commençaient à gagner du terrain dans mon esprit.
Lorsqu'on se mit plus ou moins d'accord sur un premier jet d'idée, il suggéra qu'on finisse de profiter du reste de nos idées en trop jusqu'au lendemain. Pensant déjà avoir la chance de profiter d'un créneau de libre de l'acteur lorsqu'il m'avait accordé cette soirée, je fus agréablement surpris qu'il me propose de continuer de passer du temps ensemble. « Non je n'ai rien, c'est parfait. »
On s'éloignait ensuite vers les gondoles. Soit c'était un très gros coup de chance, soit c'était la célébrité qui nous avait permis une faveur de cette personne -tout était possible à ce niveau- mais on trouvait rapidement quelqu'un pour nous conduire où l'on souhaitait. Et si monter sur la gondole ne fut pas un problème pour moi, Tim eu un peu plus de mal. Il manqua de perdre l'équilibre et mon reflexe n'aida pas vraiment, je m'étais approché d'un bon vers lui pour le retenir au cas où il aurai chuté et la coque avait tangué davantage. Mais on finit par s'asseoir et retrouver le calme en peu de temps. Un petit rire m'échappa, ça commençait bien.
« Oh non, je me moque pas. C'est juste que je pensais que tu voulais faire un tour, pas t'en servir de plongeoir. » d'accord, je me moquais bien un peu. Mais c'était une taquinerie douce, comme on en avait l'habitude entre nous.
« Ce n'est pas une partie très longue du film, mais c'est un tournant pour les personnages oui. Disons que c'est un pur moment de liberté avant que le couperet ne tombe à leur retour en Angleterre. » Ce film était poignant, il traitait de l'homosexualité et comment elle était vécu et vue dans les années 50. Les deux hommes amoureux dans l'histoire, se retrouvaient à Venise en prétextant un voyage pour le travail. Là-bas ils on vécu leur meilleure vie, s'embrassant même au nez des bonnes soeur avant de rentrer en Angleterre et de comprendre qu'on avait dénoncé leur relation aux forces de l'ordre.
Avant que Tim ne me pose la question, et après une petite pause silencieuse, je me confiait à ce sujet. « Ca m'a fait du bien de tourner dans ce film. » un petit sourire timide se dessina sur mes lèvres avant que mon regard se détourne pour voir l'eau onduler sous l'avancée de la gondole. « Je pense que, quelque part, ça m'a libéré d'un poids. » J'avais l'impression d'être idiot de penser ça, et un soupire déguisé en rire m'échappa. « J'imagine qu'en tant qu'acteur, on a tous un film qui nous a plus ou moins parlé et qu'on a choisi pour ça, non ? »

 

Je trouvais ça agréable de le retrouver, comme si nous nous étions quitté la veille. Notre relation était simple, sans prise de tête et surtout, nous pouvions dire que nous étions amis ? Enfin, peut-être pas amis, mais plus que des connaissances en tout cas. J’aimais passé du temps avec lui et je savais que c’était réciproque, la preuve, quand je passais du temps avec lui, je ne cessais de sourire alors que ces derniers temps les journalistes ne cessaient de dire que j’étais plutôt morose, allez savoir la raison. Je lui lançais une nouvelle pique sur cette fameuse soirée défi mais compris rapidement qu’il était peut-être mieux de changer de sujet, et au vu des souvenirs qui me revenait en mémoire de cette fameuse soirée, c’était peut-être une meilleure idée. Surtout que je savais très bien qu’elle avait été mon idée de gage qu’il n’avait soit dit en passant pas fait à l’époque et ce ne serait pas une très bonne idée de le lancer sur cette voie-là.

Je n’avais rien de particulier jusqu’à mon départ le jour suivant le lendemain et j’avais bien l’intention de profiter un petit peu d’Harry, enfin, de passer du temps avec lui en tout cas. Nous avions largement de quoi faire dans cet endroit. Après, je ne voulais pas le forcer, il pouvait aussi avoir des projets, notre rencontre n’était qu’un hasard que nous n’attendions pas à l’origine. « Franchement, avec le temps qu’il fait, je n’aurais pas été contre une petit baignade, mais je crois pas que ce soit le moment, ni l’endroit. » Et c’était sans compter sur la qualité de l’eau sur laquelle ils voguaient maintenant tranquillement. D’après ce que Tim avait pu en entendre, c’était plus pollué que n’importe quel endroit. Je ne prenais pas sa remarque pour une moquerie, en fait, c’était devenu naturel entre nous ce genre de chose que je n’en étais jamais offusqué. « Ouais, les plans qui ont été filmés sont sublimes, c’est toujours agréable de tourner dans ce genre d’endroit quand on en a l’occasion. » Timothée se demandait parfois ce que cela aurait pu donner s’il avait lui aussi vécu des années auparavant quand le fait d’aimer les hommes était encore prohibé.  Cela n’avait pas énormément changé depuis, mais il y avait quand même eu du progrès. Au moins, la police n’arrêtait plus les personnes aimant des personnes de même sexe. Je regardais Harry avec un léger sourire. « Libéré d’un poids ? Tu sens un poids pour ce que tu es aujourd’hui ? » Timothée reconnaissait que ce n’était pas facile tous les jours, et cela devait être compliqué pour Harry, mais il n’imaginait pas que les choses soient si compliquées. « Je suppose oui. Même si je n’imaginais pas que ma vie prendrait un tel tournant. En tout cas, la majeure partie de mes projets maintenant ont un sens pour moi. » Il garderait surtout en souvenir son rôle dans Beautiful Boy. Cela avait été une performance difficile, mais qui l’avait véritablement retourné.

Nous voguions sur les eaux calmes et j’admirais devant nous les différents bâtiments. Cet endroit était presque féérique et je n’aurais pas imaginé me retrouver dans un tel endroit avec Harry. « Maintenant tu peux profiter de l’endroit en simple touriste, c’est beau non ? » Il ajoute après qu’il ait évoqué le fait qu’il n’avait jamais été vraiment un touriste ici. C’est vrai que cela changeait tout.
 

Le manque de stabilité de notre embarcation fit presque tomber Timothée à l'eau. Heureusement pour lui, il eu le bon reflexe de se reprendre et, au cas où, j'étais près à le secourir si besoin.
« Oui, ça n'aurai pas été une très bonne idée. »
Une grimace se dessina rapidement sur mon visage, imaginant à quel point l'eau devait être polluée et comme ça aurai pu être contraignant de se baigner là-dedans. Si l'idée de piquer une tête lui venait par cette chaleur, ce n'était pas étonnant, mais la piscine de l'hôtel sera plus acceptable. Suite à cette petite frayeur, nous nous installions et le stabilité fut retrouvée. Sur le chemin, une petite discussion se lança et l'étonnement -ou l'incompréhension- face à mes propos, se fit entendre dans la voix de mon ami.
« C'est difficile à expliquer... » Tim avait surement vécu cette peur de ne pas être comme tout le monde, de ne pas rentrer dans le moule. Mais il fallait que je trouve les mots pour lui faire comprendre mon point de vu. « J'ai commencé ma carrière enfermé dans un rôle. On m'a imposé une image à renvoyer, celle du mec à fille, du dragueur par excellence, limite le Don Juan. C'était très lourd à porter... » Un poids que j'ai gardé longtemps, pensant bêtement que le milieu dans lequel évoluait ma carrière était fait comme ça. « Je n'étais pas comme ça. J'étais un gamin qui avait des doutes sur sa sexualité, qui avait même déjà eu des amourettes avec d'autres garçons. Mais c'était pas vendeur ce genre de personnalité, au contraire même. » mon regard s'enfuit un peu vers l'eau, essayant de ne pas trop me remémorer mon passé boys band qui m'avais bien trop fait souffrir. « Pourvoir tourner dans un film comme ça, avec ce personnage là, ça m'a fait un bien fou. » Et quelque part, ça m'a libéré d'un poids. J'ai pu m'afficher au monde entier avec cette image d'un homme pouvant aimer autant une femme qu'un homme. De son coté, les films qu'il choisissait aujourd'hui lui parlaient aussi.
« Même si sortir de sa zone de confort en prenant des rôles qui ne nous correspond absolument pas est une bonne chose pour prouver son jeu d'acteur, au moins, en choisissant des histoires qui te parlent, ça te permet d'être honnête avec toi même. C'est bien mieux. »
Alors qu'il me demandait mon point de vu en tant que touriste plutôt qu'en tant qu'acteur occupé à travaillé, mon sourire s'élargi et mon regard scruta les alentours.
« Oui, c'est un très bel endroit. Mais je pense que c'est une de ces villes qui peut être encore plus belle en ayant le point de vu d'un natif. Parce qu'ils connaissent des endroits qui ne sont pas dans les plans touristiques, et que ça peu valoir le coup d'oeil. »
Quel endroit n'était pas plus belle lorsqu'on connaissait les petits coins et recoins empli de beauté ? Le trajet se poursuivit quelques minutes jusqu'à arriver au palais. Je laissais Tim sortir en premier, prétextant qu'il lui fallait une sécurité pour sortir au cas où il perde l'équilibre une nouvelle fois. Une fois les deux pieds bien ancrés sur les pavés de la ville, nous étions prêt à passer à une autre activité.
« Tu veux visiter ? »
 

Je savais ô combien les hauts de Venise étaient polluées, aussi, il était évident qu’une baignade n’était pas véritablement la bienvenue. Mais notre hôtel avait bien une piscine alors on pourrait peut-être aller se baigner en rentrant à celui-ci ? Mais ce n’était pas spécialement d’une importance capitale, j’avais pu me rattraper avant de finir lamentablement dans l’eau et me trouvait donc bien au sec pour continuer notre balade sur les eaux tranquilles bien assis dans notre embarcation pour éviter tout incident.

Au final, j’aborde un sujet plus sérieux. J’avais réussi de mon côté à vivre les choses de manière plutôt posées. Oui, ce n’était pas quelque chose de forcément simple, mais je m’étais laissé porter par ce qui m’arrivait sans vraiment me prendre la tête par le qu’en dira-t-on. Enfin, au bout d’un temps, car je savais aussi que j’avais gardé ma relation secrète pendant un temps, c’était encore pire pour Harry, comme pour tous ceux qui faisait partie d’un groupe de Boys Band où trop souvent, ils étaient là pour plaire à la gente féminine afin de rapporter gros. Comme il le disait si bien, c’est beaucoup plus vendeur un homme à femme qu’un homme attiré par les hommes. C’était le pire dans le milieu de la musique, en tant qu’acteur c’était différent, même si je savais qu’au bout du compte certains acteurs restaient dans le placard afin de ne pas se retrouver trop rapidement sur le devant de la scène. « Je comprends, au final, tu as dû rester caché pendant toutes ces années. Faire bonne figure pendant qu’au final tu voulais juste être libre de ta sexualité sans devoir t’enfermer dans une image qui ne te correspondait pas. » Je le comprenais, ce n’était pas facile de cacher la personne qu’on était, Harry aurait mérité mieux et j’étais content qu’au final, il ait réussi à trouver un nouvel équilibre suite à son tournage, peut être même avant même si c’était moins évident. Aujourd’hui, il devait pouvoir vivre plus pleinement, sans se prendre la tête, du moins plus aussi souvent. En tout cas, notre nuit ensemble m’avait confirmé qu’il arrivait à se laisser aller sans se poser la moindre question avec un homme et c’était une belle évolution. « Je ne dirais pas le contraire. C’est en tournant dans le film où je jouais un personnage gay que j’ai compris que j’avais une attirance pour les hommes. Il m’en aura fallu du temps pour le comprendre d’ailleurs. Mais ça fait du bien de se libérer un peu de ce que la société veut faire. Nous mettre dans des cases continuellement. Alors qu’au final, on devrait avoir d’obligation qu’envers nous même pour être heureux ! » J’ajoutais. Je savais que personne n’avait le droit de s’immiscer dans le bonheur de quelqu’un. Mais beaucoup trop souvent les « biens pensants » se permettaient des paroles trop souvent blessantes ou déplacées.

« Tu n’as pas tort, mais même en tant que touriste, on peut parfois trouver des endroits cachés. C’est le truc que j’aime avec les réseaux sociaux. Certains endroit sont cachés, mais des personnes aiment révéler où ils se trouvent pour que tout le monde puisse découvrir de nouvelles expériences. Enfin, j’ai lu ça pour Paris, mais j’imagine que c’est aussi le cas ailleurs dans le monde. » C’était tout l’attrait de pouvoir voyager un peu partout. Je finis par sortir de la gondole en faisant cette fois bien attention de ne pas tomber, après avoir mis les pieds sur les pavés, je regardais Harry. « Et comment, c’est pour ça qu’on est là non ? Inutile d’aller tout de suite dans le palais, mais les alentours peuvent peut être nous réserver quelques surprises. » J’étais un aventurier dans l’âme et ça me faisait du bien de ne pas me comporter comme un touriste ordinaire.