Ils s'apprêtaient à vivre trois jours intenses. Si leur programme était chargé, l'intensité de ces trois jours reposer ait davantage sur le fait qu'ils seraient forcés de se supporter. Margot se demandait de temps en temps comment ils en étaient arrivés à un tel stade de rancoeur, de méchanceté, de douleur.

Margot fut soulagée de voir que pendant le trajet en avion, Francisco était absent. Elle hésitait, du soulagément d'être épargnée d'entendre des réflexions assassines, ou de la contrariété de voir qu'il était incapable de supporter sa présence. Ils avaient échangés quelques messages ensemble a propos de ces trois jours. Ils en étaient arrivés à un accord. Tout au long, sourires et accorder au public ce qu'il désirait. Margot entrait dans les lieux. Elle aperçut alors Francisco et son coeur rata un battement autant qu'il se déchirait. Margot détournait rapidement son regard de lui puis elle reportait son attention sur ceux qui étaient présents.

Ils s'étaient préparés. Margot était prête à faire semblant d'adorer Francisco. Ce n'était pas si difficile de l'aimer mais elle se remémorait tout ce qu'ils s'étaient dit. Margot attendit alors Francisco pour son apparition publique. Elle avait hâte d'être au soir et de ne pas le côtoyer davantage.

Margot se demandait sans cesse comment ils en étaient arrivés à un tel niveau de méchanceté mutuel. C'était pourtant simple, ils étaient butés et fiers alors autant dire que c'était deux défauts difficiles à changer, difficiles à reconnaitre. Margot était néanmoins plus mesurée, bien que lorsqu'elle lui a assuré que désormais à ses yeux, il était mort, elle avait cédé à la méchanceté et le regrettait. Elle regrettait plusieurs choses qu'elle avait pu dire d'ailleurs.

Elle était entrée dans les lieux. Ils furent préparés à l'égard de l'événement puis, un rapide rappel qu'il fallait qu'ils soient liés et que si des fans demandaient quelque chose qui n'était pas insurmontable, ils devraient y répondre. Margot esquissait son plus beau sourire.

- Tu devrais y arriver également, une heure ça devrait aller. dit-elle, comme des encouragements.

Margot s'apprêtait à répondre à ce reproche déguisé lorsque le rideau s'éleva. Margot arborait le sourire le plus radieux qu'elle pouvait avoir en magasin. Margot fit mine de se rapprocher de lui, afin de lui murmurer quelque chose à l'oreille. Etant donné le vacarme aux alentours et le sourire qu'elle abordait, personne pouvait se douter de ce qu'elle pouvait lui raconter.

- Tu en auras assurément une deuxième si tu continues ainsi à me provoquer Lachowski. eut-elle énoncé, sans savoir ce que cela pouvait signifier.

Margot s'exécutait. Elle affichait un sourire digne de l'actrice qu'elle était et pourtant, la douleur qu'elle ressentait d'être si près de lui, la pénétrait violemment. Margot prit sur elle, comme depuis des semaines puis elle se contentait de se rapprocher de lui, comme un rapprochement naturel, afin de lui glisser à l'oreille qu'en effet, s'il continuait, elle lui affligerait une correction physique comme ce fut le cas lorsqu'ils se sont retrouvés à cette fameuse soirée. Margot était patiente, excessivement patiente, mais comme toute personne patiente, elle avait ses limites. Elle ne s'attendait pas à ce qu'il lui réponde. Elle esquissait un plus grand sourire encore, parce qu'ils étaient face à la caméra. Margot pouvait tout à fait gérer ses émotions, contrôler et maitriser ses gestes bien que ce soit évident loin d'être simple, elle en était capable et pouvait tout à fait le pousser à bout.

Mais elle ne le ferait pas, parce qu'elle estimait qu'elle ne devait pas faire ce qu'elle ne voulait pas qu'on lui fasse. Il en allait de leur image publique à l'un et à l'autre. Quelle image aurait le public d'eux ? La jeune femme n'en avait de toute façon, pas l'intention. La phrase de Francisco retentissait. En effet, ses provocations fonctionnaient toujours, pourquoi ? Il jouait avec ses nerfs, c'était un fait, mais elle ne devrait certainement pas réagir. Quelqu'un qui fait ce genre de chose continue lorsqu'il a un bon public face à lui, Margot l'était, bon public.

Margot ressenti alors un pincement au coeur de l'entendre lui dire qu'elle pouvait s'en aller maintenant, que leur supplice était terminé. Si bien sûr, la jeune femme le détestait, elle l'aimait tout autant. La colère l'emportait bien souvent ces temps-ci, mais il lui manquait et leurs confidences et moments de complicité aussi, mais elle était bien trop têtue pour l'admettre à voix haute.

- Toi aussi, tu es libre. dit-elle à demi mot. Jusqu'à la prochaine apparition publique.

Margot regagnait sa chambre où elle se rendit et elle s'étala sur le lit. Elle consultait ses messages, certains de ses amis, d'autres qui sonnaient comme des avertissements. Margot descendit, l'hôtel était équipé d'une piscine. Il était grand temps qu'elle se détende, les prochains jours seraient chargés en émotions. La jeune femme prit ce qu'il lui fallait puis elle se rendit jusqu'à la piscine où elle rencontra un charmant jeune homme.

Quand Margot eut commencé sa carrière d'actrice elle avait moins de facilité à dissimuler ce qu'elle ressentait. Au fur et à mesure du temps elle était parvenue à être une actrice dotée d'expérience, capable de faire voir ce qu'elle voulait à qui elle le voulait. Margot avait les clés de ce qu'était être une bonne actrice. Elle avait travaillé dur et finalement vis à vis de ce fiasco en terme de relation avec Francisco, elle était satisfaite de pouvoir faire voir au monde entier ô comme elle était heureuse, épanouie et ravie d'être à ses côtés alors que ce qu'elle ressentait c'était la douleur de la perte de leur relation. Margot était ainsi convaincue que tout était terminé entre eux.

Margot était incapable d'expliquer le geste de Francisco. Elle avait lu dans ses yeux, le désespoir, comme elle pouvait elle même le ressentir, mais lieu de confirmer cela, elle songeait au fait que certainement c'était elle qui ressentait cela et qu'elle avait voulu le lire dans les yeux de son partenaire. C'était tout. Margot restait interdite, incapable de dire quoi que ce soit. Elle partie dans sa chambre puis se dirigeait jusqu'à la piscine où elle se retrouvait accompagné d'un charmant jeune homme.

Margot se mit à rire jusqu'à ce qu'elle aperçoive Francisco. Oui.. dit elle sans sourire. Oui j'arrive. dit elle, le faisant patienter cinq minutes, murmurant quelque chose à celui qui se trouvait avec elle. Elle sortait de la piscine, puis ils s'éloignaient avec Francisco. Qu'est ce qu'il y a ?

Margot avait besoin de changer d'air. Si elle adorait habituellement ces événements, elle devait reconnaître que celui ci était particulièrement pesant. Margot se sentait comme emprisonnée. Elle passait un doux moment, faux, avec Francisco et des qu'ils se retrouvaient hors caméras, ils s'envoyaient des piques à la figure. Margot en était épuisée, elle avait la sensation que leur relation s'arrêtait, se déchirait davantage, qu'elle était terminée, quelle que soit leur relation d'ailleurs.

Elle fut étonnée de voir l'ours mal léché apparaître ici. Il voulait certainement éviter de se retrouver dans un environnement où il ressasserait sans cesse qu'ils se détestaient. Il commençait alors sa tirade et plus il parlait et plus elle était perdue.

Je suis venue parce que c'est comme ça que ça fonctionne quand tu signes un contrat. dit elle. Et parce qu'il lui manquait. Margot approuvait, elle était en effet occupée. Qu'est ce que tu vas lui trouver à lui ? demande-t-elle, sous entendu, qu'est ce qui le dérangeait chez cet homme. Petit un, je l'ai jamais pensé et crois moi c'est bien plus difficile que ça peut le paraître. Petit deux, je sais que j'ai des torts. Et petit trois, tu penses que c'est le seul tort que tu as eu ? demande-t-elle alors.

Margot fixait son partenaire. Elle commençait à avoir froid. Margot écoutait alors celui ci. Elle fronçait les sourcils. Tu as signé un contrat. Et.. dit elle avant d'ajouter. J'aimerai que tu restes. elle jetait un oeil à celui qui l'attendait. Elle savait que si elle restait avec cet homme, ils feraient autre chose que de jouer aux cartes certainement. Bien, dans ce cas j'y retourne. Je te verrais demain.

Margot était dans un état où reconnaitre qu'elle pouvait tenir à Francisco plus que ce qu'elle pouvait l'admettre, était au dessus de ses forces. Cela la brûlait d'admettre qu'elle voulait qu'il reste et pourtant c'était le cas. Il lui manquait. Ils avaient développé un lien qu'elle était incapable d'oublier. Ils avaient tant partagé ensemble et pourtant, ce qu'il lui avait dit, était gravé dans sa mémoire. Jamais il avait voulu de l'amitié qu'elle lui proposait, autrement dit, c'était une banale connaissance, parce qu'elle était la soeur du père de son filleul. Margot avait été profondément blessée, meurtrie.

Margot rassemblait tout le courage qu'elle pouvait avoir à l'intérieur d'elle, autrement dit, l'équivalence d'une cuillère à café, afin d'évoquer le fond du problème. Tu... m'as abandonnée. eut-elle alors lâché. Margot écoutait alors les termes employés par Francisco. Il pensait qu'elle voulait le voir sombrer, un peu plus. Margot fut étonnée. Un jour il affirmait qu'elle était qu'une connaissance à son égard et actuellement il indiquait que ce serait douloureux de continuer ce jeu entre eux, quel qu'il soit. Margot fixait alors le mannequin. Non, juste parce que nous avons signés un contrat et que nous devons le respecter. dit-elle alors mettant ainsi, de la distance entre eux.

Margot était trempée. Elle faisait attendre celui qui l'attendait dans un sourire mielleux, avec des envies tout juste dissimulées. Si c'est ce que tu veux. dit-elle alors dans un murmure. Parce qu'elle était perdue. Un jour il affirmait la détester et elle en était réellement convaincue et maintenant il affirmait qu'il en souffrait - de la situation dans laquelle ils étaient - c'était à ne plus rien y comprendre.

Elle ressentait à nouveau la colère qu'elle avait ressentie. Il partait, comme d'habitude. Bien sûr, elle était attendue mais, était-ce réellement important ? Margot fut alors silencieuse. Elle le vit alors s'éloigner lentement, constatant qu'elle lui en voulait tant qu'elle était incapable de bouger l'un de ses membres afin d'aller le rejoindre.

Elle était retournée à sa rencontre. Ils eurent discutés ensemble et celui-ci eut compris rapidement qu'elle était sans intention d'aller plus loin avec lui. Elle s'était excusée un million de fois. Ils eurent pourtant passé la soirée ensemble contre toute attente, à parler de tout, de leur vie puis ils s'étaient mis devant la télévision de la chambre de Margot et avaient regardés un film. Une rencontre comme ça, inédite, improbable et pourtant cela avait fait le plus grand bien à Margot. Cet homme avait changé de comportement du tout au tout une fois qu'il avait compris qu'elle avait juste besoin de passer un bon moment, sans forcément mêler le sexe là-dedans. Il avait été comme un ami l'aurait été. Ils avaient échangés leurs coordonnées téléphoniques et le matin, il était parti. Margot, pendant la nuit, avait envoyé - tardivement - des messages à Francisco.

1h00 « C'est une sale habitude que tu as, de partir dès que ça t'arranges. »
1h25 « T'es chiant et tu m'épuises. »
1h37 « Tu sais parfois, j'ai du mal à te comprendre. »
1h42 « Tu m'as manqué malgré tout. »
1h50 « Tu dois certainement m'éviter, comme d'habitude. »

Francisco avait ignoré ses message, il devait certainement dormir depuis déjà longtemps avec la journée qu'ils avaient eu. A 7h00 du matin, elle entendit la porte de sa chambre se refermer, c'était l'inconnu, qui finalement s'appelait Adam, qui était parti. Etant donné néanmoins le bruit qu'avait fait sa porte de chambre en se fermant, elle se doutait que Francisco devait l'avoir entendu. Elle saisissait son téléphone puis elle lui écrivait.

7h05 « Tu peux venir me voir ? »

Margot était persuadée que tous ceux qui l'entourait, finirait par partir un jour. Adelaïde, bien qu'il s'agisse de sa meilleure amie, était partie. Elle savait que si elle l'appelait, elle serait présente, comme elle l'avait toujours été mais, elle savait également qu'elle était moins disponible. Elle avait eu un enfant et ses priorités - à juste titre - avaient changées. Margot ressentait toutes ces distances, comme un abandon, un couteau qui s'insère lentement dans sa chaire et qui se tord sur sa route jusqu'à atteindre le point de non retour.

Margot était une femme joyeuse, sans problèmes particuliers en dehors de ce drame qui l'avait atteinte. Elle savait néanmoins que si elle venait à se lier à quelqu'un, il partirait. Margot en avait eu la preuve avec Francisco. Elle était la petite amie de l'un de ses amis, Chris Hemsworth. Ils étaient amis depuis déjà plusieurs mois et Margot représentait l'interdit. Aujourd'hui alors qu'elle était célibataire, ils étaient plus éloignés que jamais.

C'est vrai, mais ces drames sont épuisants. eut-elle énoncé, d'une voix abattue. Elle était épuisée de ces conflits, ces tensions entre eux. Elle l'aimait, plus que ce que son esprit lui autorisait à l'admettre lui-même. C'était son coeur, qui perdait la raison lorsqu'il était présent. Margot fixait alors celui-ci fronçant les sourcils, ainsi que son nez. J'aimerais que ce soit le cas, que tu l'honores et que tu restes à mes côtés. eut-elle insisté. Ce serait sans doute la seule fois qu'elle le ferait. Hors de question de s'attarder là-dessus, de forcer quelqu'un qui se refuse à quelque chose.

Margot eut alors passé un bon moment. Ce moment avait été plutôt rafraichissant. Elle qui s'attendait à ce qu'il l'abandonne, ce fut le contraire. Ils eurent partagés plusieurs sujets de discussions ensemble puis il était parti. Elle avait finalement passé un bon moment, riche et réconfortant. Margot eu envoyé, immédiatement après le départ de son partenaire de soirée, un message à Francisco. Margot avait une mine fatiguée, mais le maquillage faisait, parait-il, des miracles. Cela suffirait certainement.

Pourquoi tu as eu une nuit raccourcie? eut-elle demandé. Hors de question que tu partes. dit-elle abaissant son visage, fixant ses pieds, au sol avant de relever celui-ci. J'aimerais que tu restes à mes côtés, parce que j'ai besoin de toi. eut-elle dit. Tout ce qu'elle disait pouvait être sur le plan professionnel, hors, elle parlait évidemment du plan personnel. Toute la distance qu'il y avait entre eux la rendait malade. Une fois qu'il eut quitté Astoria, sa relation avec Chris s'était d'autant plus dégradée qu'elle l'était déjà. Tu me manques. eut-elle avoué à voix basse, mais suffisamment fort afin qu'il puisse entendre.