La journée est déjà relativement bien entamée, lorsque Emma décide de faire une pause dans sa promenade. C'est l'un des grands principes qu'elle s'est donnée, en décidant de s'installer à Astoria : visiter les lieux au plus vite, et en long, en large, et en travers. Elle tient à bien connaître la ville dans laquelle elle a posé (pour de bon, elle l'espère) ses bagages. Elle ne connaît pas aussi bien New-York et Londres parce qu'elle peut très largement moins se permettre de errer. Généralement, elle se fait alpager en moins de deux, et se retrouve à devoir rentrer chez elle sans avoir pu faire tout ce qu'elle souhaitait faire. Ici, c'est très différent. Il y a moins de fans, moins de paparazzis aussi. La plupart des personnes qu'elle rencontre, ou croise tout simplement, sont des célébrités. Plus ou moins connues selon les visages, mais des célébrités tout de même.

C'est donc en se sentant infiniment plus libre qu'où que ce soit ailleurs dans le monde, qu'elle visite. La température étant plus que clémente aujourd'hui, et le soleil pas trop agressif, c'est le côté plage d'Astoria, qu'Emma a voulu découvrir.

Une pause dans sa promenade, donc. Difficile de dire si c'est l'air qui s'est relativement réchauffé au fil de la journée ou la vision de cette baraque faisant office de bar qui ont achevé de la convaincre. Dans tous les cas, elle est bien décidée à boire un bon cocktail afin de se rafraichir et de se ressourcer au mieux. C'est sur le chemin qui la mène jusqu'au bar où elle pourra commander sa boisson, que l'incident se produit. Sans doute trop impatiente de pouvoir se délecter d'un bon produit dans un paysage aussi idyllique, elle ne fait pas attention aux autres autour d'elle. Et percute par conséquent quelqu'un. Quelqu'un qui tenait un cocktail, dont une partie se renverse sur elle (la rafraichissant dans le même temps !). « Au temps pour... », a-t-elle juste le temps de commencer, avant que son prénom ne soit prononcé, l'interrompant. « Moi », finit-elle dans un souffle en croisant le regard de l'incriminé (ou de la victime, elle ne sait plus bien tout à coup) de l'histoire. Elle tâche de se reprendre. « Sam... Désolée, je ne regardais pas où j'allais. » Ses excuses suffiront amplement, n'est-ce pas ? Elle ne voit pas bien ce qu'elle pourrait dire de plus. Ni même ce qu'elle pourrait vouloir dire de plus. Rien, peut-être ? Oui, rien, c'est bien. Alors elle se contente de rester plantée là, en attendant qu'une brèche s'ouvre et qu'elle puisse s'y faufiler pour disparaître au plus vite.