Quand on est la fille de Johnny Depp et Vanessa Paradis, il est difficile de parler d’une jeunesse « normale ». T’es née en France, dans le pays de ta mère, à Neuilly-sur-Seine très exactement. Influencée par l’Amérique et la France, tu te reconnais dans les deux cultures, qui te nourrissent chacune à leur manière. Tes parents ont essayé de vous protéger, ton frère et toi, de cette célébrité, de ces paparazzi toujours à l’aguet du moindre cliché exploitable. Tu t’es toujours dit que c’était tout de même bizarre, de naître, de n’avoir rien fait si ce n’est avoir les « bons » parents et d’être connue de tous.  Cette impression d’être observée, scrutée, ne t’as jamais quitté. Quand t’étais encore une enfant, une adolescente, t’as développé ce que l’on appelle des troubles alimentaires. L’anorexie était ton amie, celle qui te permettait de contrôler ta vie, quand tout le monde autour de toi, dans les médias, sur les réseaux sociaux, semblait vouloir la diriger à ta place. Tu avais peur de décevoir, de ne pas être à la hauteur de tes parents : tu as toujours cette peur aujourd’hui, tu la contrôles mieux, c’est tout. Tu as quitté l’école assez tôt, à 17 ans. Tu avais envie de te consacrer à ta carrière. Quand tu étais petite, tu rêvais d’être chanteuse, comme ta mère. Le temps est passé, tu as eu l’opportunité de faire du mannequinat, puis du cinéma. C’est ce dernier domaine qui fait réellement battre ton cœur : tu veux jouer, et rien ne pourra t’arrêter.


Depuis petite, tu es entourée de célébrités : les amis de tes parents, des connaissances, des collègues… C’était plus facile pour toi de commencer ta carrière, même si tu ne rêves que du moment où tu montreras progressivement aux gens que tu n’es pas uniquement la fille de. Avant ton fort intérêt pour la comédie et le cinéma, le mannequinat a été une première manière pour toi de lancer une carrière. T’as connu Karl Lagerfeld quand tu étais encore une gosse. C’est un peu grâce à lui, à votre entente, mais aussi au potentiel qu’il décelait en toi, que tu as été choisie à l’âge de seize ans pour devenir égérie de la maison Chanel. Tu as enchaîné les défilés, les shootings photos… Tu devais montrer au monde que tu avais ta place, malgré ta petite taille, malgré le fait que ta mère avait été modèle avant toi. Tu voulais être parfaite, irréprochable. En 2014, tu commences une nouvelle carrière en parallèle, celle tant attendue : le cinéma. Ta première expérience en tant qu’actrice est aux côtés de ton père, mais tu veilles depuis à te débrouiller seule, à choisir tes propres projets : tu ne veux pas compter sur tes parents, mais sur ton propre talent. On te compare souvent à eux, on critique ton jeu, et tout ça te blesse beaucoup. Tu gardes toujours la tête haute, parce que t’y crois, et que t’es sacrément trop fière pour baisser les bras. C’est un monde de requins, le cinéma. Tu commences à avoir une dizaine de films à ton actif, mais les déceptions auxquelles tu fais face te fatiguent de plus en plus. En plus des critiques, des haters ; certains « collègues » n’hésitent pas à se tirer des balles dans le dos. Tu te souviens d’une audition, pour un film dans lequel tu souhaitais vraiment jouer. Le réalisateur et le directeur de casting t’ont appelé pour te dire que finalement, ils avaient changé d’avis et qu’ils avaient opté pour une de tes prétendues amies. Tu n’aurais jamais pensé qu’elle se serait présentée, voyant à quel point t’y tenais, à ce rôle. Tu te méfies de tout le monde, depuis.

Tu restes très secrète concernant ta vie privée, et encore plus concernant ta vie amoureuse. Petite, tu rêvais d’un prince charmant, d’une divine idylle. Ton premier copain a été le mannequin Ash Stymest, que tu as fréquenté pendant plus de trois ans. Tu avais seize ans, c’était ton premier amour : tu étais folle de lui. Tu pensais naïvement que ce serait pour la vie. T’as finalement découvert qu’il te trompait avec son ex-femme. Première fissure dans ton cœur tendre. Un peu plus tard, t’as tourné un film, The King, avec Timothée Chalamet, un acteur franco-américain, comme toi. Vous vous êtes immédiatement entendus. Tu avais rarement connu une complicité comme celle que tu avais avec Timmy. Certains pensaient même que vous étiez un couple. Pour la promotion du film, on vous a conseillé de vous faire réellement passer pour de jeunes amants. Tu acceptes, au nom de ton amitié pour Timothée : tu sais que tu lui serviras par la même occasion de couverture pour sa relation avec Armie Hammer. Tu trouves ça amusant, de jouer les deux tourtereaux, et puis tu rends service à ton ami. Néanmoins, les choses se corsent lorsque tu réalises peu à peu que tes sentiments simulés ne le sont plus tellement. Malgré toi, tu es tombée amoureuse de ton ami. Tu as choisi de lui faire part de tes sentiments, même si tu avais peur de briser les liens si précieux que vous entreteniez jusque-là. Ton cœur s’est brisé, peut-être davantage qu’après ta rupture avec Ash, lorsque Timothée t’as dit qu’il ne pouvait répondre à tes sentiments. Sur le coup, tu te souviens seulement d’avoir bégayé, de lui dire de tout oublier, que tout recommencerait comme avant, entre amis. Pourtant, rien n’est aussi compliqué que l’amour et ses chemins tortueux : incapable de faire une croix sur des émotions si fortes, tu as préféré prendre tes distances. Depuis, tu évites le plus possible Timothée, de peur qu’à la minute où tu verrais son sourire et ses yeux posés sur toi, tes sentiments reviendraient plus forts que jamais. C’est plus facile d’être méchante que d’aimer. Alors tu prétends le détester. Un peu gamine, tu l’avoues, mais tu feras tout pour te protéger. Depuis cette peine de cœur dont tu ne t’es jamais vraiment remise, tu papillonnes, entre hommes et femmes, sans jamais t’arrêter, prendre le temps d’apprendre à les connaître. T’as bien essayé d’entamer une nouvelle relation en 2021, bien plus terne, avec l’acteur Austin Butler. T’as rapidement découvert qu’il profitait de toi, de ton nom, de ta célébrité. Pourquoi tu aimes tant l’amour, quand celui-ci finit toujours par te faire du mal ?

De base, t’es arrivée à Astoria en 2018, dans le but d’entretenir plus facilement la rumeur d’une relation avec Timothée. Après votre « rupture », tu es restée là-bas, parce que tu t'y sens bien. Tu alternes aussi avec tes voyages pour tes films, tes visites à ta mère à Paris, tes visites à ton père à L.A… Tu sais que tu pourras l’éviter, malgré tout.


À côté de tout ça, tu essaies du mieux possible d’être investie politiquement, de soutenir plusieurs causes. Tu es membre du Collectif 50/50, qui tente de promouvoir l'égalité entre les hommes et les femmes, mais également la diversité, dans le cinéma et l’audiovisuel. Tu milites aussi pour les droits LGBT+. Pour toi, on devrait avoir le droit d’aimer librement qui l’on souhaite.