Voilà, nous y étions. Après des mois de trouble puis des semaines à reprendre nos marques à trois, nous allions passer notre premier moment à deux depuis la naissance de Joshua. Nous avions réussi à organiser ce petit week-end quelques semaines après le 1er anniversaire de notre petit bout et les fameux échanges qui nous avaient permis de comprendre que malgré les non-dits, nous ressentions la même chose. Nous avions recommencé à discuter sincèrement, de tout et de rien mais surtout de nous et des possibilités concernant notre futur. La tendresse s'était petit à petit ré-invitée dans notre relation et j'ai encore la chair de poule en repensant au "premier baiser" de ce nouveau départ. Cependant, nous n'étions pas encore allés plus loin. On prenait notre temps, peut-être un peu trop d'ailleurs, et je devais avouer que cette relation charnelle me manquait terriblement. Mais je comptais sur ce week-end pour changer la donne !

Nous avions laissé Josh à la maman de Chris qui était venue à la maison. Elle était ravie de le garder et nous partions en toute confiance. Nous avions décidé de louer un petit chalet isolé près d'un lac, à moins de 2h d'Astoria. Comme ça, nous pouvions rentrer pour toute urgence. Chris avait conduit et nous venions d'arriver à notre destination. Le cadre était magnifique : les arbres commençaient à arborer leurs couleurs d'automne (nous étions en septembre) et l'eau du lac était limpide. Le chalet quant à lui était joliment décoré, l'atmosphère était chaleureuse. On débarqua notre unique valise et on visita l'endroit, pressés de partager ces moments. Il y avait une petite cuisine, un salon avec un immense canapé donnant sur une cheminée, une chambre parentale avec baignoire intégrée et même une terrasse avec un jacuzzi. « Ces 48h ici vont être délicieuses ! » dis-je en souriant alors que nous regagnâmes le salon. « Veux-tu boire quelque chose pour te délasser de la route ? » Il était environ 18h30.

Les début de notre réconciliation n’avaient pas été simple, et pour cause, c’était difficile de recommencer à se faire confiance après avoir été « trahi ». Enfin, je l’avais senti comme ça à l’époque et aujourd’hui je savais que ce n’était pas de gaité de cœur que Katerina était partie en nous laissant moi et notre fils derrière elle. Je suivais une thérapie aujourd’hui pour tenter d’y voir plus clair et depuis quelques semaines, les choses allaient mieux, un peu comme ma relation avec ma ravissante épouse. Notre relation redevenait un petit peu comme celle que nous avions avant tout ça. Plus de proximité, plus de complicité aussi, mais pour l’instant nous étions tous les deux toujours un peu sur la réserve en ce qui concernait un rapprochement physique. Pas que nous n’en ayons pas envie, non, je crois que là-dessus, nous le désirions tous les deux, mais avec un enfant à s’occuper et le sentiment de ne jamais être seul, je devais avouer que c’était difficile de déconnecter. C’était pour cela qu’aujourd’hui, nous avions décidé de partir pour nous retrouver, pour cela et surtout parce que nous avions besoin de nous retrouver tous les deux après cette grande épreuve.

Nous avions laissé Joshua à ma mère et celle-ci avait promis de prendre bien soin de notre fils. Comme si cela pouvait être différent. En tout cas, je savais qu’il était entre de bonne main et c’était encore mieux pour pouvoir partir l’esprit tranquille. Nous n’avions pas besoin de nous inquiéter, bien au contraire, nous savions que tout allait bien se passer. Nous étions donc tranquille sur la route qui nous menait à un chalet a à peine deux heures d’Astoria. De quoi nous déconnecter sans pour autant être trop loin. Une fois dans le chalet, je regardais autour de moi, il était magnifique, c’était le genre de maison dans laquelle je pourrais vivre à l’année. J’aimais le côté chaleureux de ce genre de chalet. « Tellement, depuis le temps que nous attendons ça ! » L’endroit était beau, avec une chaleur qui se dégageait de la décoration. « Un verre de vin ? Je vais allumer la cheminer pendant ce temps là. » Rien de mieux qu’un moment de détente devant une cheminée pour apporter un peu de chaleur. Il ne faisait pas encore trop froid à cette période de l’année, mais les nuits étaient plus fraîches et cela nous permettrait de rester bien au chaud. « Tu peux aussi envoyer un message à ma mère pour lui dire que nous sommes bien arrivés. Je suis sûre qu’elle n’attend que ça ! » Elle pourrait ensuite s’occuper totalement de son petit fils sans aucune inquiétude. Moi en tout cas, j’étais prêt à profiter de ce petit séjour loin de tout. Juste Katerina et moi, cela faisait longtemps que j’en rêvais.

Mon retour à la maison avait été quasiment aussi glacial que prévu. A vrai dire, j'avais même envisagé que Chris ne veuille plus jamais m'adresser la parole et la thérapeute m'avait également aidé à accepter le fait que je devrais potentiellement me battre pour voir mon fils. Heureusement, j'avais eu raison sur ce point : Christopher était un homme bien et ne réfléchissait qu'en pensant au bien être de notre petit garçon. Donc même s'il m'avait fait gentiment payer ma disparition, ce qui était tout à fait logique, il ne m'avait jamais empêchée d’interagir avec Joshua. C'était une grande chance. Et puis il y avait eu les longues discussions après son anniversaire, j'avais enfin pu m'exprimer librement sur ce que j'avais traversé, j'avais pu lui expliquer ce que j'avais ressenti, ce qui m'avait poussé à partir, j'avais pu poser des mots sur la dépression post-partum (DPP) à laquelle j'avais dû faire face. Je n'attendais aucun pardon, je voulais simplement lui donner les clés pour qu'il puisse comprendre mes erreurs et le chemin que j'avais parcouru pour moi-même les accepter. Car non seulement j'avais sombré dans la DPP, mais en plus j'avais dû accepter que mon absence auprès de Josh ne serait jamais rattrapée. Tout ce que j'avais manqué était perdu à jamais. Le travail avait été énorme pour que je sois en paix avec moi-même...

Bref, maintenant, nous étions en week-end tous les deux et je savais que ces 48h seraient magnifiques. J'avais enfin retrouvé mon amoureux. « Deux verres de vin, c'est parti ! » Je retournai dans la cuisine et observai la cave. Plusieurs bouteilles nous étaient proposées et je choisis, un peu au hasard, un vin français dont le nom m'évoquait quelque chose : si j'en avais entendu parler c'est qu'il devait être pas mal ! Aussi, j'envoyai un message à ma belle-mère afin de la rassurer sur notre bonne arrivée. Je lui souhaitai un bon week-end en compagnie de Josh et les embrassai tous les deux de la part de Chris et moi. Je trouvai quelques biscuits à grignoter, préparai un plateau et revins dans le salon pour déposer l'ensemble sur la table basse. Le beau brun avait lancé un joli feu, l'ambiance était vraiment parfaite. « Et voilà ! » dis-je en souriant et en m'installant à côté de mon mari. « C'est bon pour ta maman. Oh elle vient de me répondre "Parfait ! Très bon week-end à vous, profitez bien surtout ! On vous embrasse fort, Josh et Mamie" ». Puis je posai mon téléphone sur la table basse après avoir débranché toutes les notifications possibles : seule la maman de Chris pourrait nous joindre en cas d'urgence. Je tendis son verre au beau brun et pris le mien. « A notre week-end ! »

Nous avions pris beaucoup de temps pour reconstruire notre relation. Le début avait été compliqué, c’était une évidence. Comment accepter d’oublier le passé et de reprendre la vie à l’endroit où nous l’avions laissé ? Cela n’avait été facile ni pour moi, ni pour elle. Mais il y a bien une chose que je n’aurais jamais faits, la priver de notre fils ou lui demander de garder ses distances. Je n’étais pas ce genre d’homme. Notre fils retrouvait sa mère et pour moi cela aurait été impensable de ne pas lui laisser créer cette relation qu’elle n’avait pas pu avoir avec notre fils durant les premiers mois de sa vie. Maintenant, près d’une année plus tard, nous avions fait du chemin. Bien sûr, elle ne pourrait jamais rattraper le temps perdu avec notre fils, mais une nouvelle relation s’était créée et maintenant je voyais que notre fils était aussi à l’aise avec sa mère qu’il l’était avec moi. Notre petite vie de famille était telle que je l’avais toujours espérée, même si nous avions forcément toujours des discutions à cœur ouvert sur l’avenir, le passé et notre ressentit. C’était important de continuer à communiquer, c’était en tout cas quelque chose qui nous réussissait plutôt bien.

C’est pour cela que nous étions là aussi, justes tous les deux pour ces petits jours en amoureux, loin de notre fils, une première depuis le retour de ma charmante épouse. J’aimais mon fis, mais nous accorder ce temps rien que tous les deux, c’était un bonheur. Pendant qu’elle était partie nous servir deux verres de vins, je m’attelais à allumer le feu, rien de plus simple pour moi. Un petit bout de journal au milieu du bois, un petit peu de combustible et le feu était lancé tout doucement dans un premier temps mais pris de la vigueur au fur et à mesure alors que je m’installais sur le canapé se trouvant en face de l’âtre. « Je suis sûre qu’elle est ravie de s’occuper de Josh’, elle adore passer du temps avec son petit fils ! » J’avais du mal à réaliser qu’il aurait bientôt deux ans. C’était dingue comme le temps passait vraiment rapidement avec un enfant. J’attrapais le verre qu’elle me tendit avant de venir le faire tinter contre le sien. « A ce beau weekend rien qu’à nous ! » Je dis avec un sourire en buvant une gorgée du verre. « Que dirais-tu d’aller te changer et qu’on aille un peu profiter du jacuzzi tous les deux. J’amène nos deux verres. » Je suggérais. Notre séjour était court et forcément, il fallait profiter de tous les instants possibles. J’étais un peu fatigué par la route, et justement, un petit tour dans un bain à remous nous ferais sans doute le plus grand bien.

Notre vie d'avant Josh était perdue à jamais et c'était normal avec l'arrivée d'un enfant. Mais notre relation avait surtout changé à cause de mon absence et je n'en voulais pas à Chris qui s'était retrouvé seul pendant quelques mois. Parler nous avait fait du bien et je sentais que ce week-end amoureux nous permettrait de faire un grand pas en avant. Je le pressentais mais je n'attendais rien de spécial, je ne voulais pas imaginer quoi que ce soit et être déçue, je voulais juste profiter de l'instant présent. C'était la première fois que nous nous retrouvions vraiment seuls depuis près de 2 ans et même si notre fils allait certainement nous manquer, il était entre de bonnes mains et nous avions besoin de se temps à deux. « Oh c'est certain ! Lui aussi doit être ravi et nous, on sait que tout se passera bien pour eux deux. » On trinqua et Chris me proposa aussitôt d'aller passer un moment dans le jacuzzi. « Bien sûr ! Excellente idée ! » Cela permettrait de nous délasser de la route. Je lui laissai mon verre et retournai à la chambre pour me changer. J'enfilai mon maillot puis un peignoir, je pris celui de Chris en même temps.

Il avait disposé les verres à côté du jacuzzi et les bulles étaient en action. Je retirai doucement mon peignoir et le rejoignit dans l'eau. « Le cadre est vraiment superbe. » dis-je en regardant la forêt qui nous entourait. Les petits bruits de la nature n'étaient pas effrayant, au contraire, une atmosphère sereine se dégageait de l'endroit. « C'était une bonne idée de venir ici se ressourcer. » Je lui souris et bu une gorgée de vin.

La vie avec un bébé, c’était forcément différent et je ne pouvais pas dire le contraire. J’avais passé beaucoup de temps à imaginer quelle aurait été ma vie si je n’avais pas eu Joshua. Mais je ne regrettais rien de la vie que j’avais aujourd’hui, il fallait juste trouver un autre équilibre et quand on y arrivait, c’était quelque chose de merveilleux. Tout comme l’était ce weekend. J’étais heureux de pouvoir passer du temps avec Katerina, de pouvoir me dire qu’il n’y aurait pas le bébé à surveiller, ce weekend, c’était juste pour nous et rien d’autre. Ce n’était pas facile de laisser notre fils derrière nous mais nous en avions tous les deux besoins, prendre du temps pour nous était quelque chose d’important. « En même temps, quel enfant ne serait pas heureux de passer du temps avec sa grand-mère et ne pas avoir ses parents sur le dos. » J’eus un léger rire. Forcément, à son âge, il n’était pas encore dans la phase « rejet » de ses parents, mais il appréciait certainement le temps qu’il pouvait avoir avec sa grand-mère. « Je savais que ça te plairait ! » Quoi de mieux qu’un petit moment pour se délasser après tout ce temps ? En plus, je n’allais certainement pas me plaindre de la présence de ma femme à mes côtés en maillot de bain.

Pendant que Katerina se préparait, je portais nos deux verres de vin à côté du jacuzzi que j’avais allumé pour le mettre en route. La chaleur ne tarda pas à s’en dégager. Ensuite, j’allais me changer à mon tour pour enfiler mon maillot de bain. J’allais m’installer dans l’eau où les bulles étaient nombreuses autour de moi. Rejoins rapidement par Katerina, je la regardais arriver. « Je confirme que la vue n’est pas désagréable. »  Je dis en laissant planer le doute sur le fait qu’il s’agissait plus de Katerina que de la vue qui s’offrait à nous. « C’est ce que j’ai pensé, on devrait faire ça plus souvent maintenant que Josh est un peu plus grand et qu’il a un peu moins besoin de nous. Nous accorder ce genre de moment tous les deux. » Installé, je regardais finalement la vue, et c’était vrai, il y avait vraiment de quoi être totalement dépaysé. « Et maintenant, je ne sais pas si j’aurais envie de sortir de cet endroit à un moment, j’y suis tellement bien. » Il ne voudrait pas en bouger un seul instant. Il but une nouvelle gorgée de son verre. « Demain on pourra aller faire un tour dans la forêt. Ou rester ici, suivant ce que tu veux. » Une idée comme une autre.

Je ne sais pas qui des petits-enfants ou des grands-parents étaient les plus heureux lorsque tout ce petit monde était ensemble. Josh aimait beaucoup sa mamie et même s'il était petit, il savait très bien qui elle était, comment ils pouvaient jouer ensemble, etc. Ils avaient l'habitude l'un de l'autre et leur relation était belle à voir. Il était un peu moins proche de mes parents qu'il voyait moins souvent et c'était normal.

Finalement, on arrêta de parler de notre petit bout et on se dirigea vers le jacuzzi. Je souris largement à la remarque de Chris, c'était gentil de sa part et ce genre de phrase à double sens me rappelaient nos "jeunes années", lorsqu'on était encore de simples amis et qu'on se cherchait. « Il faut toujours que tu en fasses des tonnes pour appâter la marchandise... Mais il faut admettre que ça marche ! » dis-je en m'installant à ses côtés dans les bulles et l'eau chaude. Je ris. Nos premières heures ensemble avaient toujours été explosives, nous cherchions tous les deux à faire taire l'autre. Je ne regrettais pas ce temps-là mais m'y replonger un peu me plaisait tout de même. J'entrai donc dans un jeu de souvenirs, espérant que mon époux comprendrait tout de suite. « Un tour dans la forêt histoire que je me perde et qu'on soit seuls au monde ? Mais ça va pas ! Déjà que ce jacuzzi en tête à tête est une épreuve, je ne pense pas que la balade soit une bonne idée Wood... » Je pris sérieusement mon verre pour boire deux ou trois gorgées de cet excellent vin. « Je vois bien ton plan se dessiner et je commence à me dire que j'ai été bien courageuse de venir jusqu'ici avec toi... » OK, il fallait vraiment que tous mes talents d'actrice soient en action car je pensais évidemment tout le contraire de ce que je disais. J'étais aux anges de passer ce week-end avec le beau brun, j'avais hâte que l'on se retrouve tous les deux en tant que couple et cela arrivait enfin. Je voulais profiter de toutes les heures qui s'offraient à nous pour le redécouvrir, pour retrouver l'homme que je n'avais jamais cessé d'aimer.

J’avais toujours fait en sorte que ma mère fasse partie de la vie de notre fils. C’était essentiel pour moi que ma mère connaisse mon fils et fasse partie intégrante de sa vie. Alors elle venait aussi régulièrement que possible malgré le fait qu’elle vivait assez loin. Notre petite escapade était l’occasion de pouvoir passer du temps avec son petit fils et celui-ci qui arrivait doucement sur ses deux ans était plus que ravi. Même ma mère était plutôt contente même si ce n’était pas de tout repos.

Mais cela nous permettait avant tout de pouvoir profiter un peu Katerina et moi pendant le temps d’un weekend. C’était là quelque chose dont nous avions besoin. Nous retrouver, sans enfant quelques jours. Nous aurions pu partir avec Joshua, mais quelques jours comme autrefois était aussi quelque chose de bien pour nous, j’en étais persuadé. « Des tonnes des tonnes, je dis juste la vérité, rien de plus. » Je me mis à rire. Oui, le paysage était beau, mais je pouvais surtout admirer ma jolie épouse et je n’allais certainement pas me priver. Je me rappelais parfois avec nostalgie de nos débuts et en même temps, j’étais heureux d’avoir évolué depuis cette époque où je n’étais pas spécialement le plus sage des hommes. Il avait suffi d’une rencontre. LA rencontre. « Tu as peur de quoi ? Que je te kidnappe et qu’on ne quitte jamais cet endroit ? C’est vrai que ce serait une idée… » Je lançais en faisant mine de réfléchir. La garder comme ça pendant des semaines sans la laisser partir. L’avoir avec moi sans qu’elle ait l’occasion de partir, mais ça faisait un peu psychopathe sur les bords. Je devais peut être m’abstenir d’une telle chose. « Je suis sûr que tu n’imagines pas un seul instant ce qui me traverse l’esprit à cet instant. » Je la regardais. Les pensées étaient secrètes, mais c’est vrai que j’aimerais bien pouvoir arrêter le temps et juste profiter. Je bu une gorgée de vin en me rapprochant d’elle. « Mais si tu as des idées pour notre weekend, tu as le droit de les dire, nous sommes deux à décider. » Même si j’avais organisé cette escapade, elle était libre de tout ce qu’elle voulait pour ces quelques jours ensemble.

Lors de notre rencontre sur le tournage de TVD, la relation amicale qui s'était installée entre nous était de l'ordre du "je t'aime moi non plus". Nous étions sans arrêt en train de nous chercher, de nous chamailler, et malgré ça je l'adorais. Puis nous avions fait ce week-end à Las Vegas et je n'aurais jamais imaginé une telle issue. J'adorais le détester, je n'aimais pas du tout sa manière de se comporter avec les femmes, puis j'avais fini par tomber dans le panneau. Mais ses bras étaient rassurants et confortables, et Chris avait immédiatement changé, c'était incroyable d'ailleurs. Je m'estimais être la plus heureuse des femmes à ses côtés. « Ceci dit tu as raison, la vue est magnifique. » La nature qui nous entourait était splendide et mon homme l'était tout autant. Ses muscles étaient délicatement dessinés, il prenait soin de lui et ça lui allait très bien. « Exactement ! Je crains que tu m'enlèves et que je ne sortes plus jamais de cette forêt. Ceci dit, si je reste tout le temps avec toi ce ne sera peut-être pas si terrible... » Mais il faudrait quand même qu'il rapatrie notre fils car une week-end sans lui ça allait ; plus longtemps ce serait compliqué autant pour Chris que pour moi.

On se délassait ensemble, profitant du calme, des bulles et de nos verres. « Te connaissant, probablement des idées sordides... » dis-je en souriant avant de m'approcher un peu de lui. « Mais pourquoi ne pas me les partager quand même ?... » Après tout, nous étions seuls et disposés à profiter de ces quelques heures ! « Oh moi tu sais, aucune idée miraculeuse. Du moment qu'on est tous les deux et que je profite pleinement de ta personne, tout me va. »

Personne n’aurait parié sur nous, surtout au début de notre relation. Et surtout avec mon comportement de coureur de jupons invétérés pendant un bon moment. J’avais eu du mal à me poser, mais j’avais fini par évoluer, par oublier les blessures du passé afin de pouvoir enfin voir la lumière au bout du tunnel. Katerina m’avait aidé à grandir, à changer. Pour autant, je ne regrettais pas nos débuts, cela avait été de bons moments quand même et dans le fond, j’avais adoré qu’on se cherche comme ça. La rendre folle, cela avait été un plaisir coupable enfin, pas tant coupable que ça d’ailleurs vu où cela nous avait menés. Cela faisait déjà un moment que je faisais du sport régulièrement pour m’entretenir, en même temps, il fallait bien que je m’occupe pendant que le bébé dormait quand Katerina n’était pas là. « Oh, mais je n’ai l’intention d’aller nulle part. Par contre, notre fils finirait par nous manquer et je crois même que sa grand-mère aurait du mal à le garder tant que cela. Mais je vais réfléchir à cette idée ! » Je rêvais qu’on reste dans notre bulle, cela nous faisais toujours un bien fou d’être juste tous les deux. Cela m’avait manqué.

Je regardais ma magnifique épouse tout en buvant une gorgée de mon verre. Je me sentais bien avec elle. « Tout de suite sordide… » Ce mot me faisait un peu rire, cela signifiait peut être qu’elle me pensait comme les tueurs en série et que j’allais la tuer pour l’enterrer dans un coin de la forêt ? Non, ce qui me traversait l’esprit était quelque chose de bien différent et quand elle se rapprocha de moi, je l’encerclais de mes bras. « Est-ce que j’aurais réellement besoin de te dire ce que j’ai derrière la tête. » Je la rapprochais encore un peu de moi, posais mes lèvres dans son cou savourant la saveur sucrée de sa peau. « Tu as raison, c’est une très bonne idée. » Je l’attirais encore d’avantage contre moi et vint l’embrasser finalement. Je n’allais pas manquer l’occasion de passer du temps avec elle alors que nous étions tous les deux totalement seuls.