Contrairement à ce qu’une légende urbaine sous-entendait au sujet des hommes, Hayden arrivait parfaitement à suivre sa conversation avec Vanessa en même temps qu’il s’occupait de leur repas. Il s’appliquait à disposer les légumes dans un plat, y versait l’appareil à gratin puis il s’occupait de faire revenir à feu doux, dans une casserole, un fond de concentré de tomates pour que le tout soit moins fade. Ensuite, il s’appliquait à couper des tranches de coppa en lamelles. Il jetait de temps en temps des regards à Vanessa pour lui montrer qu’il était toujours aussi attentif. A en croire ses dires, l’arrivée de son enfant était venue avec son lot de complications comme ce fut le cas pour lui avec Tricia et son ex-compagne, Adelaide. Heureusement pour Vanessa, son histoire était bien moins triste que celle d’Hayden. Il y avait cependant un point qui attirait son attention : Cole. C’était d’ailleurs à son sujet qu’il fit une remarque, assez amer. « Il faut toujours qu’un ex vienne fourrer son nez dans ce genre d’histoire. Surtout pour foutre une merde pas possible. » Faisait-il référence à sa propre situation avec Ben Barnes ? Totalement. Mais après tout… Ben pouvait dire la même chose de lui comme il s’accrochait comme une sangsue à Tricia alors qu’elle n’était rien pour Hayden. De l’eau avait coulé sous les ponts depuis, et pourtant, Hayden ne s’était toujours pas remis de cette histoire de test de paternité revenu positif pour Ben. Tricia n’était pas la fille biologique de Hayden et l’acteur se faisait du mal tout seul en se voilant la face à ce sujet — Tricia restait sa fille dans sa tête et dans son cœur, qu’importe le résultat de ce foutu test. Il poussait un soupir, préférant retourner à sa sauce tomate qu’il versait dans le plat à gratin, une fois chaude, plutôt que de penser à sa propre histoire. « T’as bien fait de pas te laisser faire. » A contrario de lui qui avait été attentiste et fuyard avec Tricia et Adelaide. Il ne s’était pas battu pour elles, à son grand regret — sa colère et sa fierté avaient fait bien trop de dégât, de consœur avec la tristesse et le reste. Il en voulait à Adelaide autant qu’il s’en voulait.

Heureusement pour Vanessa, les choses rentraient dans l’ordre et ce moment de son récit coïncidait avec la fin de la préparation de leur plat. Après avoir ajouté la coppa et les oignons que la jeune femme avait préparés, Hayden mit le plat au four pour une quinzaine de minutes. Il se tournait ensuite vers elle, s’adossant contre le plan de travail après s’être essuyé les mains avec un torchon. « Si ça peut te rassurer, j’ai pas eu trop de problèmes avec eux depuis que je suis arrivé ici. » Il n’avait pas pu s’empêcher de sourire quand elle évoquait le petit incident qu’ils avaient vécu dix ans auparavant. Néanmoins, il le perdait vite lorsqu’il nuançait son propos. « Ça a juste été infernal quand j’ai eu les soucis avec mon ex, mais sinon… Rien à signaler. Il faut juste… Pas répondre à leurs provocations. C’est tout ce qu’il attende : qu’on s’agite et qu’on s’énerve pour vendre plus de papier. J’attaque juste si je vois des photos de Briar en pleine page. Avec sa mère, on veut préserver son anonymat. Mais pour le reste… Je laisse couler. » La sécurité de son ainée était la chose la plus importante pour Hayden. Il avait choisi d’être dans la lumière, Rachel aussi, mais c’était une chose qu’ils refusaient d’imposer à leur fille tant qu’elle n’était pas en âge de décider pour elle-même. En dehors de cela, il avait toujours su cultiver sa discrétion. Il s’en moquait quand des photos de lui sortaient. Il faut dire que le calme plat de sa carrière (jusqu’à cette année) et sa vie isolée dans sa ferme au Canada avant de s’installer ici avaient pas mal aidé à préserver son propre anonymat. C’était peut-être pas plus mal, il en avait assez bavé quand Star Wars III était sorti.

Hayden révéla un sourire plus intéressé et joueur quand Vanessa expliquait que le père de son enfant était une star mondialement connue. Bien évidemment que cette information avait titillé sa curiosité ! Il se penchait alors vers elle pour installer cette proximité propice aux confidences entre eux, les bras croisés contre son torse comme il ne savait pas quoi en faire. Puis il demandait avec amusement : « J’ai juste une dernière petite question… Je peux demander qui c’est ou c’est un secret d’État ? » Il étouffait un bref rire, gardant son sourire discret scotché sur son visage ensuite.

@Vanessa Hudgens